je voudrais voir la mer
un jour d’été je rêve
de roches sur la terre
d’outardes sur le gazon
c’est beau en bicyclette croiser
des écureuils blancs
c’est beau
la pluie tombe
je rentre chez moi
pleine d’enthousiasme
j’appelle Dieu
personne ne répond
il reste du temps pour dormir
mais pas assez pour
continuer de rêver
le jour c’est pareil
ce sont toujours les mêmes
qui disent
comment ça va ?
ça m’énerve
petite poésie
ne me lâche pas
je vais attendre
que le Tour de l’Île
fasse le tour
je veux entendre
un cri dans le vent
interminable
je me souviens
t’es rendu où Martin ?
je ne sais pas
mais j’ai besoin
de l’énergie du Soleil
pour me débrouiller
transformer le temps
en lecture
where is my mind ?
des marginaux
poussent des carrosses
de poubelles et je ris
c’est dimanche
tous les jours
arrête
tu le sais
que la mort
viendra
la peur
le désastre
Jean LeLoup
l’a dit pourquoi
ça débarque
à un moment donné
ça arrive
c’est tout
moi j’aime
ce qui dérape
Marie-Ève Comtois, « Je voudrais voir la mer… », La consolatrice des affligés, Le Quartanier, 2022, p. 70-71.