Devenir

quand on pousse la porte

quand on sort enfin de l’ombre

collée à la peau

 

on trouve sous nos pas

ce qu’il faut de clarté pour avancer

 

l’espace est immense

quand la maison brûle derrière soi

qu’on ne ramasse plus les cendres

 

c’est alors que le vent

donne le ciel aux arbres

et que l’on veut devenir soi-même

vent ciel et arbres

 

c’est alors que l’on veut devenir

devenir réellement nos gestes

devenir devenir

visible jusqu’au bout des mains

jusqu’au bout du jour

jusqu’au bout de l’ailleurs

où la vie déjà est commencée

Référence bibliographique

Michel Pleau, « Devenir », La lenteur du monde, Éditions David, 2007, p. 56.

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