Je viens de t’abattre à la sortie du motel.
Tu es demeuré vivant, mais vieilli ;
des résidus de chlore ornent tes yeux.
Comme si ce n’était pas assez,
j’ai réentendu ta voix blonde :
les chips, la carte routière, les aires de repos,
tout y était.
J’ai déposé trois baisers sur une carcasse d’auto.
Ton fils qui porte mon nom est apparu ;
tu m’as donné un dollar et du sable
froissés par ta salive.
Le pompiste verse l’essence dans ma bouche ;
il fait clair, tu me reconnais.
Je suis maintenant un rien inflammable,
mes cheveux emmêlés à une drogue.
Quelqu’un me prend à la gorge
pour me monter au ciel.
Années
4e sec. au cégep 1/10e à 12e année
Thèmes
Lexique des formes poétiques
Catégories
Référence bibliographique
Carole David, « Je viens de t’abattre… », L’année de ma disparition, Montréal, Les Herbes Rouges, 2015, p. 11.