Je ferme les yeux...

Je ferme les yeux

Un rayon de soleil

Pénètre mes paupières

Infrarouge

 

Un filet de sang

Fait son chemin

Hors de moi

Chaque fois

 

Une voyelle muette

À la fin des mots

Nécessaire et invisible

 

Mon père me regarde

En pointe d'épingle

 

Ses yeux silex

Me coupent les ailes

 

Le silence scellé entre nous

Sur un pied de guerre

 

Ma mère nous sert une soupe

Tomate et alphabet

 

Tête baissée

Nous ingurgitons nos lettres rouges

 

Tous ces mots en vrac

Dans nos estomacs 

Entre colère et fragilité

1. Quel âge a le « je » du poème, selon vous ?

 

2. Relevez les termes qui évoquent une forme de violence.

 

3. La poète parle de ses « ailes » dans la cinquième strophe. Quelles sont-elles, selon vous ?

 

4. Pourquoi peut-on dire qu’une colère gronde dans ce poème ?

 

5. À la lecture à voix haute, tentez de faire ressentir cette colère, sans l’exagérer.

 

Activité d’écriture

 

Les mots en vrac dans l’estomac de la poète sont peut-être la genèse d’un poème. Découpez dans un journal ou un magazine une douzaine de mots sans trop y réfléchir. Brassez-les ensuite, et tentez de former le squelette d’un poème. Vous pouvez ajouter des adjectifs, des pronoms, des déterminants ou d’autres mots rendant plus lisibles les vers.

 

Liens utiles

 

Sur le site personnel de l’autrice, on retrouve de nombreux extraits de lectures et d’entretiens.

Section « Pour aller plus loin » rédigée par
Référence bibliographique

Louise Desjardins, « Je ferme les yeux... », Ni vu ni connu, Montréal, La courte échelle, 2002. 

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