souvent tu observes...

souvent tu observes

les signes que fait la mer

dans l’aveu des solitudes

les pas blanchis de fatigue

 

jusqu’où irais-tu

pour poser

les fragments de ta mémoire

empêtrée de nœuds et de silences?

 

jusqu’où irais-tu

dans l’étreinte sans pardon du bleu

te coucher les épaules éblouies

par la lente pulsation des vagues ?

 

*
 

sur la grève

tu laisses la trace de tes pas

petits paysages qui tremblent

avant de disparaître

noyés

 

tu es si petite dans ta dérive

pourtant tu es mille femmes

rassemblées dans une mémoire

qui n’a besoin de rien d’autre

que cette paix

échouée à marée basse

Référence bibliographique

Lyne Richard, Une barque peinte en rouge, Éditions David, 2012, p. 28 et 79.

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