Des masques aux yeux prolifiques

Une boîte à souvenirs pleine de trous dont les souvenirs s’échappent. De temps en temps la couleur du ciel s’assombrit et le ciel tombe dans la boîte, alors je ris doucement, et quand je ris, voyez comme j’ai des rides. Je ris beaucoup malgré les catastrophes, je veux rire en silence, mais j’entends ma peau se fendre quand je ris alors je fredonne, curieuse, un air joyeux, je parle, je m’obstine à traîner la boîte mouillée, une pâte entre mes mains, une boule de pâte molle où j’enfonce les doigts. J’y creuse un terrier, je m’installe, j’attends que l’orage passe. 

Bibliographical info

Karianne Trudeau Beaunoyer, « Des masques aux yeux prolifiques », Je suis l’ennemie, Le Quartanier, 2020, p. 53.

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