Jean-Talon tentaculaire

Jean-Talon tentaculaire

mille détours pour se rendre d’une ligne à

l’autre de l’orange à la bleue

je n’ai pas souvent affaire sur la bleue une chance

Christine y habite maintenant ne pas oublier

de lui dire en arrivant que

prochaine station Jarry

on n’entend rien trop de monde se presse autour

des rames dans le labyrinthe et si quelqu’un

et si quelqu’un se jette devant la bête

on fait quoi on ne sait pas

une femme mettons tannée d’attendre

qu’il se passe autre chose que c’est-la-vie

hop ça hurle et tout bloque et ça sacre

elle a oublié Fitter Happier

l’affection pas l’amour aller au gym

pas de gras saturés pas de mauvais rêves

ne pas trop boire

ne pas pleurer en public

j’aimerais changer ces papiers sablés

pour des paupières

ce pays nous ennuie oui

tout t’avale et s’étouffe

dans le roulis

les fées de Dieu criaillent sans arrêt

j’aimerais un autre décor

un dos de femme comme sur la pub

être le gardien de quelque chose une voix je ne sais pas

qui chante tam tam dadam le temps est bon

dans la tendre indifférence du monde

le nœud des hiéroglyphes Champollion en vacances

on n’arrive jamais je n’arrive jamais

à ce qui commence.

Référence bibliographique

François Rioux, « Jean-Talon tentaculaire... », Poissons volants, Le Quartanier, 2014. 

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