Je cherche l’équilibre
le quart de ton
sa place
si petite soit-elle
entre les notes
une fissure à la Cohen
pour faire passer la lumière
ce ton qui fait vibrer mon ventre
qui brasse la cage
me rassure
me ramène à la magie des petits jours
aux darboukas des salles de réception
où l’on s’invente un pays
coin Jarry/Langelier
un bunker de fiction
suspendu dans le temps
le figuier de Baba Balkacem
penché sur les pleureuses en sefseri
avec leurs tatouages berbères au visage
symboles puissants
de notre éternelle contradiction
ce quart de ton
dans la voix préenregistrée du
réveille-matin en forme de mosquée
dans le salon des invités
alors qu’au salon du sous-sol
le Cowboy de Mitsou se lève
je cherche
un ballant
celui qui n’est
ni l’un ni l’autre
avec un son à lui
je cherche l’émerveillement
des commencements
je cherche encore
tellement
une maison.
Elkahna Talbi, « Je cherche l’équilibre… », Moi, figuier sous la neige, Mémoire d’encrier, 2018, p. 76-77.