Nous étions là toutes les quatre...

Nous étions là toutes les quatre, Gillian, Jayne, Laurence, et Mazzie s’est amenée avec deux garçons de l’East Side. Elle était complètement partie, ils n’arrêtaient pas de la toucher, j’en étais écœurée; Jayne aussi je crois bien, et Gillian me regardait de temps à autre en secouant la tête, est-ce que ça va cesser, pour l’amour, Mazzie, est-ce que ça va finir. Mazzie avait fermé les yeux, elle était tellement pâle, je pensai comme de la cire, je regardai ses mains, ses ongles bleus, des mains de cire. L’un des garçons lui retira ses bagues, Gillian cria leave her alone, ils nous regardèrent sans rien dire puis finirent par s’en aller. Mazzie dormait toujours, je lui remis ses bagues, ses mains étaient glacées. Je pensai it’s over now et j’étais fatiguée, brisée mais je n’avais pas peur. I had no fear, I had no pain, all I felt was love and sorrow. J’aurais voulu l’emmener très loin, disparaître avec elle, je ne sais pas comment.

Bibliographical info

René Lapierre, « Nous étions là toutes les quatre… », Love and Sorrow, Montréal, Les Herbes rouges, 1998, p. 48. 

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