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tu es mon amour
ma clameur mon bramement
tu es mon amour ma ceinture fléchée d’univers
ma danse carrée des quatre coins d’horizon
le rouet des écheveaux de mon espoir
tu es ma réconciliation batailleuse
La faim me réclame, la faim incommensurable,
la faim excitée par le flottement continu
des étoiles. Elle vient, ma faim, empourprer
mes veines afin de dessiner le bonheur
après la tristesse. Mais le bonheur comme
Des lignes de craie blanche
Sur le trottoir tracées
Dessinent clairement
Le corps de la danseuse tuée
Au delà des nuages
En dépit des ordres contraires
De la mort sévère
Et c'est l'automne :
saison du cloaque et des ramassis,
débarrassé de ce projecteur nazi
qu'est le soleil des autres,
je me suis pourtant défendu de collaborer,
nous regardons la danseuse
Quelqu’un te suit parfois en silence.
Les choses jamais dites
se transforment en actes.
Tu traverses la nuit avec le rêve dans tes mains
mais l’autre, implacable,
ne t’abandonne pas :
II y a un système aux États-Unis
Permettant aux jeunes athlètes
Qui ne finissent pas le high school
Avec des assez bonnes notes pour être admis à l’université
De faire une année de plus
Jubiler à l’idée de prendre l’avion pour la première fois
Aller visiter la famille du Texas
Au pays du meilleur basket sur terre
Et atterrir en pleine canicule insoutenable
ouvrant chaque fenêtre je fais le tour de la maison
laissant courir la lumière sur les meubles
danser le soleil sur les planchers
je respire l’eau des naissances
Nous étions là toutes les quatre, Gillian, Jayne, Laurence, et Mazzie s’est amenée avec deux garçons de l’East Side.
Inscris
je suis arabe
le numéro de ma carte est cinquante mille
j’ai huit enfants
et le neuvième viendra… après l’été
Te mettras-tu en colère?
La première journée de l’amour est
inconcevablement abrupte ; entièrement faite
de choses arrachées -
- soudain et haut ;
et du jour qui s’élance
en travers de son axe.
soudons nos naissances au même rond de terre noire le
pays n’est plus de pierres piquantes nous traversons le
sahara des mémoires ancestrales nous
je ne vous parle pas de moi
qui peut croire que sa vie
intéresse vraiment d’autres vies ?
je vous parle des autres vies
d’une vie autre que la mienne
d’une vie qui ne m’appartient pas
C’est une bonne base.
C’est un très bon fondement.
C’est en acompte sur le bonheur.
C’est à valoir sur l’amour.
C’est à valoir, toujours à valoir.
C’est pour en avoir encore plus.
L’arbre du jardin
A mûri ses pommes
Et dans chaque pomme
Ont mûri les grains,
Et dans chaque grain
Il y a un arbre,
Dans l’arbre la terre,
Dans son poids de terre
Le sentier qui conduisait au lac
dans l’odeur de résine chauffée par le soleil
et la marche élastique sur les aiguilles de pin
(Le Canada ressemble au Canada
J’allai pêcher à la mouche artificielle
Bon an mal an,
bon gré mal gré,
bon pied bon œil,
toujours pareil,
toujours tout neuf,
c’est toujours vrai,
c’est toujours vain,
ça persévère,
ça s’exaspère,
J’essaie de lire les messages qu’écrivent
les choses ordinaires d’un matin ordinaire
Le céleri coupé sur la table de la cuisine m’intrigue
avec ses feuilles en spirale dans le sens
Je m’enfoncerai dans les trous de la plaine
dans la tourbe où s’encaquent les errances effrayées des bisons
meuglant la découverte limitrophe de l’immense pays azuré.
Il y a des jours où je revois Sudbury
dans l’asphalte craqué des rues de Saint-Boniface.
La mémoire s’écoule comme la noirceur de la ville où j’ai grandi
Entre Ottawa pis Montréal,
entre la métropole pis la capitale,
entre des 9 à 5 comme des cercueils,
avec les foremen qui t’ont à l’œil,
entre les papiers du bien-être
pis leur formule mal de tête,
(pour Jean Marc et Brigitte)
Je me réveille au son d’une pelle qui gratte la
neige.
Je me réveille au son de cloches qui sonnent contre
les fenêtres endormies.
Tu réveilles en moi des souvenirs confus.
Je t’ai vu, n’est-ce pas? moins triste et moins modeste.
Ta tête sous l’orage avait un noble geste,
Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Les servantes faisaient le pain pour les dimanches,
Avec le meilleur lait, avec le meilleur grain,
Le front courbé, le coude en pointe hors des manches,
Je suis une cage d’oiseau
Une cage d’os
Avec un oiseau
Je marche à côté d’une joie
D’une joie qui n’est pas à moi
D’une joie à moi que je ne puis pas prendre
Ah ! comme la neige a neigé !
Ma vitre est un jardin de givre.
La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l’allons montrer tout à l’heure.
Un Agneau se désaltérait
Ne forçons point notre talent,
Nous ne ferions rien avec grâce :
Jamais un lourdaud, quoi qu’il fasse,
Ô jeunes gens ! Élus ! Fleurs du monde vivant,
Maîtres du mois d’avril et du soleil levant,
N’écoutez pas ces gens qui disent : soyez sages !
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
L’éléphant qui n’a qu’une patte
A dit à Ponce Pilate
Vous êtes bien heureux d’avoir deux mains,
L’arbre qui boit du vin
aime qu’on dorme dans son ombre
comme les cerfs et les lapins
Il était un grand mur blanc - nu, nu, nu,
Contre le mur une échelle - haute, haute, haute,
Et, par terre, un hareng saur - sec, sec, sec.
C’est les petits des grandes villes,
Les petits aux culs mal lavés,
Contingents des guerres civiles
Mon enfant, ma sœur,
Songe à la douceur
D’aller là-bas vivre ensemble !
Je vis, je meurs, je me brûle et me noie,
J’ai chaud extrême en endurant froidure,
La vie m’est trop molle et trop dure.
Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches,
Et puis voici mon cœur, qui ne bat que pour vous,
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Très haut amour, s’il se peut que je meure
Sans avoir su d’où je vous possédais,
En quel soleil était votre demeure
Il fera longtemps clair ce soir, les jours allongent.
La rumeur du jour vif se disperse et s’enfuit,
Et les arbres, surpris de ne pas voir la nuit,
Dans Venise la rouge,
Pas un bateau ne bouge,
Pas un pêcheur dans l’eau,
N’écris pas. Je suis triste, et je voudrais m’éteindre.
Les beaux étés sans toi, c’est la nuit sans flambeau.
J’ai refermé mes bras qui ne peuvent t’atteindre,
La sottise, l'erreur, le péché, la lésine, Occupent nos esprits et travaillent nos corps, Et nous alimentons nos aimables remords, Comme les mendiants nourrissent leur vermine.
Pour Frédéric.
Je suis tout nouveau sur la terre
Je ne connais pas ta misère
Tu me regardes je souris
Le grand amour est à ce prix
Dans les marais vivent des bêtes que d’aucuns trouvent
innommables
elles leur paraissent le comble de la hidosité
on dit qu’elles s’agitent de façon plus que désagréable
Pourquoi donc tant de gens ont-ils le mal de mer
telle était la question qu’à moi-même posait
la vue âcre de ceux qui en chœur vomissaient
faisant route à vapeur vers la grande Angleterre
Ce sera
La grande Brosse.
Plus de rats
Dans l’eau du temps qui coule à petit bruit,
Dans l’air du temps qui souffle à petit vent,
Dans l’eau du temps qui parle à petits mots