épilogue

sais-tu, ombre, que je t’aime
d’avoir troublé mon chemin

 

la nuit à peine terminée les vannes refermées

pour un long temps ils dormaient côte à côte

épuisés par leur expérience chacun

dans l’étrange folie de ses gestes

on eût dit des yeux fatigués par leur veille

la chambre paraissait hostile

ils restaient au lit de peur d’entrer

dans cette mort loin en elle-même

mortifiée par ses souffrances à venir alors qu’elle

jouissait toujours dans l’apaisement des heures

il pensait quant à lui à cette même jouissance

le laissant amer et mélancolique en manque

déjà de retrouver cet unique instant

dans la chambre refroidie du matin

Référence bibliographique

Paul Bélanger, « épilogue », Des amours, Montréal, Le Noroît, 2015, p. 81.

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