Charleroi

Dans l’herbe noire

Les Kobolds vont.

Le vent profond

Pleure, on veut croire.

 

Quoi donc se sent ?

L’avoine siffle.

Un buisson gifle

L’œil au passant.

 

Plutôt des bouges

Que des maisons.

Quels horizons

De forges rouges !

 

On sent donc quoi ?

Des gares tonnent,

Les yeux s’étonnent,

Où Charleroi ?

 

Parfums sinistres !

Qu’est-ce que c’est ?

Quoi bruissait

Comme des sistres ?

 

Sites brutaux !

Oh! votre haleine,

Sueur humaine,

Cris des métaux !

 

Dans l’herbe noire

Les Kobolds vont.

Le vent profond

Pleure, on veut croire.

Référence bibliographique

Verlaine, Paul, « Charleroi », Fêtes galantes, La bonne chanson, Romances sans paroles, Paris, Garnier-Flammarion, 1976 [1874].

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