Un oiseau chante

Un oiseau chante ne sais où

C’est je crois ton âme qui veille

Parmi tous les soldats d’un sou

Et l’oiseau charme mon oreille

 

Écoute il chante tendrement

Je ne sais pas sur quelle branche

Et partout il va me charmant

Nuit et jour semaine et dimanche

 

Mais que dire de cet oiseau

Que dire des métamorphoses

De l’âme en chant dans l’arbrisseau

Du cœur en ciel du ciel en roses

 

L’oiseau des soldats c’est l’amour

Et mon amour c’est une fille

La rose est moins parfaite et pour

Moi seul l’oiseau bleu s’égosille

 

Oiseau bleu comme le cœur bleu

De mon amour au cœur céleste

Ton chant si doux répète-le

À la mitrailleuse funeste

 

Qui claque à l’horizon et puis

Sont-ce les astres que l’on sème

Ainsi vont les jours et les nuits

Amour bleu comme est le cœur même

Référence bibliographique

 

Apollinaire, Guillaume, « Un oiseau chante », Calligrammes, Paris, Poésie/Gallimard, 1966.

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