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Préférer écrire la topographie toute pittoresque du
troisième rang. Dire exactement, décrire la grange
Les limaces vivent en troupeau
Dans une traînée de vie
Le geste lâche et plat
Elles mangent le quotidien
D’un état de peu à peu
Sans début ni faim
Leurs cours sans jardins
mes parents cassent parfois des verres
ils sont tous les deux d'humeur fragile
moi je ne casse pas grand-chose
comme la vaisselle
qui prend les marques du temps
ma gorge se fissure parfois
Je suis revenu des grands jardins
des chemins de sel
aux horizons transparents
Ici-bas j’ai hurlé
dressé le songe sous des carapaces d’or
Le cristal a gémi dans ma poitrine
L’un et l’autre papillon éléphant sont trompés
Voyageurs votre train est plus long que le quai
Comment descendre de là trouver la voie la pente
Assez douce pour la vie et même à remonter
Ignores-tu que la réalité est composée de zones sensibles ?
Vois-tu la montagne
Les oiseaux qui en sortent par division
Étrange production soulevée par l’énergie qui la parcourt
Les maisons et les machines
dans l’immobilité de l’après-midi
bêtes et hommes endormis aux fougères
le grésillement de l’air emprisonne
nos paroles
cette langue nouvelle s’agrippe aux parois
du puits
Chaussés de bottes de sept lieues
Buvons à ton chapeau de coyote rayé
Ma douce ma voix ma rivière
Ma rayonnante scriboulinante
Mon anti-satanique rataplanche
Ma Grande Ourse ma Bételgeuse
Ça commence avec un homme seul au milieu de son champ, les yeux dans le vide;
Ça commence avec les os debout d’un orme mort, les os debout d’un orme;
je ne vous parle pas de moi
qui peut croire que sa vie
intéresse vraiment d’autres vies ?
je vous parle des autres vies
d’une vie autre que la mienne
d’une vie qui ne m’appartient pas
Toutes les fleurs, ma chérie, j’aimerais t’offrir
toutes les brassées d’herbe que je pourrais cueillir,
l’herbe-à-cent-goûts ou l’herbe-à-Pâris,
l’herbe-au-coq, l’herbe-au-fic, aux-ânes, aux-boucs,
En novembre, un nouvel incendie a ravagé l’usine des vêtements de l’ouest.
Les neuf étages de l’enfer se sont écrasés sur les ouvriers du pays des terres inondées.
Le sentier qui conduisait au lac
dans l’odeur de résine chauffée par le soleil
et la marche élastique sur les aiguilles de pin
(Le Canada ressemble au Canada
J’allai pêcher à la mouche artificielle
La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l’allons montrer tout à l’heure.
Un Agneau se désaltérait
Ne forçons point notre talent,
Nous ne ferions rien avec grâce :
Jamais un lourdaud, quoi qu’il fasse,
L’éléphant qui n’a qu’une patte
A dit à Ponce Pilate
Vous êtes bien heureux d’avoir deux mains,
Il était un grand mur blanc - nu, nu, nu,
Contre le mur une échelle - haute, haute, haute,
Et, par terre, un hareng saur - sec, sec, sec.
Dans les marais vivent des bêtes que d’aucuns trouvent
innommables
elles leur paraissent le comble de la hidosité
on dit qu’elles s’agitent de façon plus que désagréable
Nous aurons connu
le ciel plombé, les sapins noirs,
les rauques croassements des corbeaux
Ça crie de tous les côtés
rickshaw roupie didi hello
dans une rue sans adresse
Quatre canards dans le lac
Et
Douze chasseurs dans les roseaux
Petite halte dans la nuit
Où le sommeil s’en va sans bruit
De mes paupières relevées.
Dieu tout au bout de soi-même, quand éclate l’écorce et que les laves coulent de source.
Dieu des ruptures de glace et des bas-fonds généreux.
…
Ramper avec le serpent
se glisser parmi les lignes
rugir avec la panthère
Un oiseau chante ne sais où
C’est je crois ton âme qui veille
Parmi tous les soldats d’un sou
Je ne sais pourquoi
Mon esprit amer
D’une aile inquiète et folle vole sur la mer.
Avec une jeune veuve,
Tendre encor, j’en ai la preuve,
Parlant breton et français :
Un pauvre petit grillon
Caché dans l’herbe fleurie
Regardait un papillon
Il pleut, il pleut, bergère,
Presse tes blancs moutons ;
Allons sous ma chaumière,
Qui donc passe à cheval dans la nuit et le vent ?
C’est le père avec son enfant.
De son bras, crispé de tendresse,
Foie de tortue verte truffé
Langouste à la mexicaine
Faisan de la Floride
Les oiseaux apparaissent,
S’allume une flamme
Et c’est la femme ;
Le coq égosillé chancelle comme un pitre.
Par grands coups de clarté, le soleil cogne aux vitres
Et, dans un remuement de feuillage et d’oiseaux,
les chevals sont des animals doux et calmes
quand ils vont contents de se bien chevaucher
un petit cheval vient pour l’autre galopade
Je repasse ta lettre, à l’ombre du ciel bleu du parasol.
À mes pieds, la mer molle se froisse rythmique à l’arène
Le chant s’essore. La mer jusqu’à la passe est pareille à tes yeux de sable et d’algues
Pour dormir ou ne pas dormir jour et nuit
Je pose ma tête sur les genoux de Jany.
L’ombre la lumière le jour la nuit
Dans ma cervelle se promène,
Ainsi qu’en son appartement,
Un beau chat, fort, doux et charmant.
C’est un drôle d’enfant
C’est un oiseau
Il n’est plus là
Il vous naît un poisson qui se met à tourner
Tout de suite au plus noir d’une lame profonde,
Il vous naît une étoile au-dessus de la tête,
Je me souviens d’une station wagon qui coupe la nuit
qui ouvre la nuit du nord comme un couteau de chasse
ouvre sa proie
Le vent parle dans la toison brouillée
D’un arbre au front d’argent qui brille,
Un tilleul jeune au seuil de l’ombre
Plein de colère et de raison,
Contre toi, barbare saison,
Je prépare une rude guerre,
Sans bruit, sous le miroir des lacs profonds et calmes,
Le cygne chasse l’onde avec ses larges palmes,
Et glisse. Le duvet de ses flancs est pareil
Un castor, bon enfant, un jour prêta l’oreille
Aux paroles d’un loup-cervier.
Il s’agissait d’éteindre une haine bien vieille
Dans l’immense Prairie, océan sans rivages,
Houles d’herbes qui vont et n’ont pas d’horizons,
Cent rouges cavaliers, sur les mustangs sauvages,
Alors que je logeais, bien humble pensionnaire,
Au numéro vingt-trois de ce quartier ancien,
J’eus longtemps — grâce au ciel moins qu’au propriétaire —
— Que dis-tu, que fais-tu, pensive tourterelle, Dessus cet arbre sec ? — Las ! passant, je lamente. — Pourquoi lamentes-tu ? — Pour ma compagne absente,
Un chant dans une nuit sans air...
La lune plaque en métal clair
Les découpures du vert sombre.