
tu disparaîtras en moi
comme une lampe ancienne
chemin faisant tu verras plus loin que nous
dans ton ventre tu entendras tes enfants morts
seuls sur la mer
tu mourras une dernière fois
dépouillée de tes membres qui effacent les preuves
pour que plus rien n’arrive
pas même ton abîme
ma courte mère dans mes bras
sans que vienne la mort à jamais
tu disparaîtras
en même temps que la mer
dans un bouillonnement
d’oiseaux fous
quoi que tu fasses
le vent effacera ton nom
avec les dernières feuilles
sous le froid étoilé
tu t’enfuiras comme les nuages
dévorée par un ciel qui n’existe plus
qu’en toi
alors la haute nuit prendra forme
sans jamais vaciller
sans toi
le silence fait un bruit d’émeute
Années
1e à 3e sec./7e à 9e année
4e sec. au cégep 1/10e à 12e année
Registres
Lexique des formes poétiques
Catégories
Référence bibliographique
Michel Leclerc,Tu disparaîtras en même temps que la mer, Le Noroît, 2025, p. 47.