Les nervures de sa voix...

les nervures de sa voix

pendent au bout du fil

le bûcheur n'a pas eu la job

qui sauverait

ses lauriers de pourvoyeur

 

il n'a pas su dresser

son tronc grêle

au-dessus de la mêlée

 

entre les mots

dans le vent du ton

la cime étroite se fracture

 

à la lisière

tu entends le ronronnement

lancinant de la chainsaw

tu ne sais pas dans quelle direction

elle le fera tomber

tu ne broncheras pas

accrochée

à tout ce qu'il te reste de tanière

 

on dit que l'arbre cache la forêt

Le quotidien est tragique sans en avoir l'air.

Référence bibliographique

Noémie Pomerleau-Cloutier, «Les nervures de sa voix...» Brasser le varech, La peuplade, 2017, p. 55.

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