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Il me semble que la poésie agit
à partir du corps puis de la tête
de la mémoire des bandes dessinées
ou de l’eau salée avalée
en sautant dans la rivière de mon enfance
il me semble que ça parle
les nervures de sa voix
pendent au bout du fil
le bûcheur n'a pas eu la job
qui sauverait
ses lauriers de pourvoyeur
il n'a pas su dresser
son tronc grêle
au-dessus de la mêlée
Tu me donneras l'eau ce jour ;
Il faut que coulent les galets
Qui obstruent les sentiers ;
Ce soir,
Je rentrerai,
Dans la case des génies
Tête devant, et boire
La sève nourricière ;
Comme je déchire
Le dernier poème que j’ai écrit
À propos de toi
je sais
que je n’en écrirai plus
sur ce banal sujet
vais-je arriver en retard ?
est-ce que ça vaut
la peine
de courir d’après toi ?
je perds mon temps
tu crois ?
merde !
on s’en fout
au fond
nous quitterons
derrière l’horizon
au-delà du reflet
je t’écris en retard sur la vérité
les feuilles mortes c’est le temps
qu’aura mis la noirceur pour sécher
dans l’œil percé du cœur ce corps
étranger qui nous regarde
dormir pareils aux arbres
Je ne trouve pas toujours
les phrases
pour décrire la lumière
accrochée au rideau de ma chambre
ou les notes d’une chanson
dans mon oreille
Alors je lis des poèmes
avec des images
La sottise, l'erreur, le péché, la lésine, Occupent nos esprits et travaillent nos corps, Et nous alimentons nos aimables remords, Comme les mendiants nourrissent leur vermine.
Rien n’existe hormis ce que j’invente.
Tout est neuf avec chaque matin,
Et si parfois je m’épouvante
Je suis né un jour
où Dieu était malade
l’après-midi flambe à travers la fenêtre
à l’heure de la sieste
il est interdit de parler au poète
Mélancolie. Pour la sonorité du coquelicot. Pour l’étoile de mer sur le rebord de la fenêtre. Pour le cri du coq à l’aube. Pour le sillage de l’avion dans le ciel de juillet.
Que pourrais-je écrire que l’on ne sache déjà ?
Que devrais-je dire que l’on n’ait déjà entendu ?
J’écoute ma voix baroque dans le miroir enflé de litanies sauvages.
J’écris comme on consulte un album de photos
une photographie, c’est l’existence au plus-que-parfait du subjonctif
à l’imparfait du subversif, du disjonctif
dans le seul
écrire dans le seul
le seul bien plus que la solitude
L’…
Ramper avec le serpent
se glisser parmi les lignes
rugir avec la panthère
Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot soudain devenait idéal ;
J’allais sous le ciel, Muse, et j’étais ton féal ;
Le soleil est ma chair, le soleil est mon cœur,
Le cœur du ciel, mon cœur saignant qui vous fait vivre,
Le soleil, vase d’or, où fume la liqueur
Sylvia et Ann boivent des martinis dans le bar
d’un hôtel à Boston. Leurs robes aux motifs soyeux
s’enroulent autour de leurs doigts ; elles se demandent
Par Saint-Titiphore du branle-bas
et la taverne du coin
par la draffe d’air et celles qu’on boit
J’ai pris un coup de lune
à force de veiller la naissance de l’aube
Les criquets scient le calme
Je continue ma lente marche de poète
à travers les forêts de ta nuit
province d’ombre peuplée d’aphones
Je crois bien
sur la route, sur la mer
sur mes pieds
Avant que tout éclate en morceaux
j’aimerais écrire dans ta main
un tout petit poème
cuir rouge
peau verte
soupe aux pois jaunes du Québec
Voyage
dans la parole
Où trouver, moi,
je m’apprête à changer une lampe brûlée
le son humide d’autos qui passent tout près
de l’autre côté du mur des bruits inquiétants
Parbleu bon ! je vais par les rues.
Mais je n’y vais pas de mon chef,
…
Un petit roseau m’a suffi
Pour faire frémir l’herbe haute
Et tout le pré
Tout se mêle en un vif éclat de gaîté verte.
Ô le beau soir de mai ! Tous les oiseaux en chœur,
Ainsi que les espoirs …
De l’éternel Azur la sereine ironie
Accable, belle indolemment comme les fleurs,
Le poète impuissant qui maudit son génie
Mon âme est comme un ciel sans bornes ;
Elle a des immensités mornes
Et d’innombrables soleils clairs ;