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Ce n’est pas si terrible
un jour vide
d’abord
et le plus soigneusement du monde
je fais l’expérience du rien
puis j’enfile autour de mes poignets
joggeuse de grand fond, tu cours
jusqu’au bout du continent
jusqu’au bout du siècle
champs minés, océans, naufrages
jets de plomb et de sang
squelettes en pile
le long de ton chemin
les enfants demandent une consolation
pour le premier arrachement
du lait chaud ou ta peau
mousse mémoire de leurs joies
tu leur offres une attention – t’alignes
vers ton devenir animal
je lave les draps
j’avale un repas grisâtre
je tire un ami d’une poubelle
je dépose les légumes
sur le plancher de la chambre
je m’écroule dans le lit
et n’en sors plus
je veux des rencontres
tu sombres
dans un lent rêve
au goût métallique
ton dos t’abandonne
tes vertèbres
une à une
s’envolent
à leur place
des biscuits chinois
des hiéroglyphes
les nervures de sa voix
pendent au bout du fil
le bûcheur n'a pas eu la job
qui sauverait
ses lauriers de pourvoyeur
il n'a pas su dresser
son tronc grêle
au-dessus de la mêlée
ma peau ne m'appartient -
je n'écrirai pas
dans son gras je vieillirai
d'un jour je respecterai
les consignes je
m'achèterai de la crème à mains pour pouvoir dire à ma
À la hauteur des vents
hisser les poitrails
tout sauvegarder
le rire blanc
et le soleil rouge et natal
ébène ebony blues
chant toujours rage
il n'y a plus de soleils couchants
Du passé
né de
fait de
l'air
qui va rare qui souffle ça qui arrache ça
qui se gave d'hôpital.
Mes poumons étroits
ou est-ce un fantôme à chaque doigt
ou est-ce ma tête digne
Dans un dictionnaire, il est écrit que
«l'amour est un mouvement,
une affection, de la tendresse».
Je m'efforce de comprendre comment ça peut
disparaître
et je tourne en boucle dans ma tête
J'espère qu'il y aura tout le temps
une craque dans la porte
un petit jour
entre les lignes de notre histoire
Mais là j'avoue
j'aimerais troquer mon coeur
pour la simplicité d'un bon bol
Cette vieille femme
Au pas hésitant vers l'amour
Devient humaine,
Mais la Muse désapprouve.
Cette chair vénérable
Récolte tendresse et pardon
De la main charitable
Dans un monde parallèle vous ne m’avez pas trahie
Les moments ont continué de se traduire
Chaque page et ses correspondances
Dans ce monde il est resté des lits
De mon côté Les antipodes n’ont pas exercé leur force
Cancer.
C'est le pire mot de tout le vocabulaire.
Un mot qu'on apprend sans le vouloir.
On se réveille un jour
mes parents cassent parfois des verres
ils sont tous les deux d'humeur fragile
moi je ne casse pas grand-chose
comme la vaisselle
qui prend les marques du temps
ma gorge se fissure parfois
Je me souviens du futur, je me souviens du drame entier de
la boue, du désordre, de la boîte de nourriture sur le pas de
ma porte.
Je me souviens des arbres d'une autre vie, du manuscrit plein
premier jour de maternelle
un dessin du quai
l'horizon est un alphabet que la main n'a pas encore touché de sa solitude se condense un silence capable de recoudre les voix nocturnes égarées entre les langues le corps page transparente
Il y a des mots meurtris
devant la porte
n’ouvre pas
ils sont amoncelés, ils tomberaient en désordre
certains montent encore l’escalier
ils cherchent
écoute
à quoi bon être poète
beau dire
ce mal
semble dans la tête comme
marteau feu enclume clou couteau
ou l’éclat d’une baudroie ou des
aurores boréales
à la fin
Passe-partout
Tu te demandais
Nerveuse
Ce que j’allais faire à ma graduation
Pour cacher les cicatrices
Sans te rassurer toi-même
Avec l’existence
Des robes à manches longues
tu t’abreuves volontiers
à ma source pour assouvir ta curiosité,
intrigué par l’exotisme de mes traits,
mais peu à peu, mon intuition s’affole
propos déplacés, injures voilées
for all
that struck the earth
no matter if not bruised or spiked with stubble
dans leurs
yeux
le même
regard
incendiaire.
leurs pupilles
brûlent
et fument
comme
les dernières
pitounes
il faut le dire ta dernière lettre elle se pesait en
TONNES
Elle écrasait tout dans son grand rectangle noir imprimé :
J’attends
pour ouvrir la fenêtre
retrouver c’est quoi
la grâce du vide
je me répète souvent
je pense que je vais mieux
je pense que je guéris
d’après tomson highway
personnages :
Comment vas-tu lorsque
tu es au loin.
Comment vont tes mains
et tes lèvres.
Comment va ton souffle.
Comment vont tes gestes paisibles.
Comment vont tes pas vifs.
Comment va ton corps très droit.
Không có gì bằng cơm vời cá.
Không có gì bằng má vời con.
- Proverbe vietnamien
Ne sais-tu pas? L’amour d’une mère
Inscris
je suis arabe
le numéro de ma carte est cinquante mille
j’ai huit enfants
et le neuvième viendra… après l’été
Te mettras-tu en colère?
Tu es l’indice la faute
rends-toi dans la neige
depuis la fuite des nerfs
les veines se séparent pendant le sommeil
les enfants changent de corps en nageant
je recule jusqu’aux rites de passage
des fois j’ai fait le tour
j’ai fait le tour de l’appartement
le tour du loyer
le tour de ma job à 14 $ de l’heure
des fois j’ai fait le tour de l’amour
des fois je pleure pour rien
Je coupe au couteau les coins de ma bouche, je suis tout sourire. Le siècle est un souper qui se trempe, s’arrose, s’asperge, se douche, s’inonde.
Ils n’ont pas su regarder ils ont laissé
Vieillir le temps
Le dernier miracle se balance
À la poutre du garage
C’est toujours la même voix
Perdue la même voix de couteaux qui appelle
Ma terre je la prendrai dans ma main
je la soignerai
avec un pan
ma jupe
essuiera ses larmes noires
mes cheveux ses joues creuses
je la bercerai en ses tremblements
Aujourd’hui j’ai vu
comment meurt une ville
et j’ai été abandonnée
et je suis partie
et de rien
et je reviens d’un long voyage
mais par où commencer
par où
m : salut
l : salut
m : c’est ta bête
l : je sais
m : ça va?
l : ça va
l : toi?
m : ça va
m : ça fait longtemps
je n’arrive pas à faire
comme dans les livres arlequins
parce qu’il y avait tes chansons
qui berçaient les cadavres
tqs dans le noir
le gros monde veut me vendre une église
des habits neufs
de beaux chapeaux
le gros monde veut me border
de fleurs de lampadaires
de taxes foncières
je t’écris en retard sur la vérité
les feuilles mortes c’est le temps
qu’aura mis la noirceur pour sécher
dans l’œil percé du cœur ce corps
étranger qui nous regarde
dormir pareils aux arbres
quand les cargos de sel
déverseront la rue Clark
dans ses caniveaux
je n’aurai plus raison
de rester là
dans l’embrasure de la porte
où plus personne ne s’embrasse
désormais
Je suis là présent un tremblement de terre,
mais il faut ajouter des orages,
quelque chose qui tient du mortel sacré,
à moins de dire tabula rasa
et d’immenses agitations de gamines,
tu descends des bières dans un bar de la rue
mont-royal
quelques parties de billard, des copains
***
Cher Martin,
La nuit ne porte pas conseil
mais conflit
confusion
et miasme
La nuit accroche des souvenirs à ma porte
lorsque parfois je dors
samedi soir une fois encore
des filles fumées jusqu’au filtre
des filles fleurs en manque de pollen
une réceptionniste deux fois une infirmière
un membre du personnel soignant et même
la médecin alors qu’elle avait les mains
Ni connu ni cru
Ni compris ni cherché
Oui