Écume d’étoiles

Coeur égrené,

je n'aurai jamais un nom

prononçable

ni n'aurai de tombe

où habiter.

Étranger,

je ne pourrai plus

parcourir les chemins du naufrage

ni les mondes sous-marins

bâtis de songes.

 

Impossible

de trouver le refuge

où se cachent mon héritage et sa vérité.

Impossible

de regarder en arrière

d'y décoder

les transparents symboles

de l'absence.

Tant de choses se répètent

que je ne peux

L'empêcher de tourner sur moi-même.

 

Nu-pieds, 

appelant le souvenir d' envoûtements déjà murmurés,

je prends un raccourci

vers un autre lieu en moi.

 

De soie,

mes désirs-goélands ne se fatiguent jamais

de survoler les comètes

traçant les frontières

de mes univers oniriques.

Aujourd'hui

c'est le premier jour

de ce qui me reste à vivre.

 

LÉternité germe sur mes os.

 

Référence bibliographique

Odelin Salmeron, « Écume d’étoiles », Revue de poésie Exit, (75), Éditions Gaz Moutarde, 2014, p. 26.

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