Chambres rêvantes

Les eaux de nuit parlent en rêvant, buveuses d’étoiles, luisantes d’oracles

 

L’eau nocturne entre par les portes

sans frapper ni les ouvrir

sans demander la permission

 

elle murmure aux fenêtres condamnées

dans la langue des marées souterraines

 

fluide passeuse

elle trame dans nos draps le retour des absents

des désirés

que nous n’avons cessé d’aimer

 

une seule goutte de son encre suffit à faire chanter le noir

jardin qui s’arrondit dans la mémoire d’une fleur

 

Sous mes paupières closes

les ailes du rêve

s’embrasent

des mains officiantes me consacrent

me dénouent en brassées de flammes

ils coulent en moi les morts

chutent et rejaillissent

en vapeurs d’arcs-en-ciel

boivent mes larmes

je suis le feu qui nage en amont de leurs apparitions de leurs  disparitions

Les rêves sont un jardin d’étoiles qu’on cultive.

  1. À quel moment de la journée se situe ce poème?
  2. Comment le titre annonce déjà ce qui va se passer dans le poème?
  3. Que vous a inspiré la lecture de ce poème? 
  4. Pouvez-vous déchiffrer les mots se rapportant au désir?
  5. Récitez ce poème à voix haute, laissez-vous bercer par sa musicalité. Quelle sensation que cela vous procure-t-il? 

 

Activité d’écriture :

Écrivez un poème qui parle de rêves, sans jamais exprimer le rêve que par des images s’y référant comme dans le poème. Un poème métaphorique qui vous emmène dans ce monde onirique à pas feutrés.

 

Section « Pour aller plus loin » rédigée par
Référence bibliographique

Andrée Christensen «Chambres rêvantes», Chambres rêvantes, David, 2020, p. 20

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