Les eaux de nuit parlent en rêvant, buveuses d’étoiles, luisantes d’oracles
L’eau nocturne entre par les portes
sans frapper ni les ouvrir
sans demander la permission
elle murmure aux fenêtres condamnées
dans la langue des marées souterraines
fluide passeuse
elle trame dans nos draps le retour des absents
des désirés
que nous n’avons cessé d’aimer
une seule goutte de son encre suffit à faire chanter le noir
jardin qui s’arrondit dans la mémoire d’une fleur
Sous mes paupières closes
les ailes du rêve
s’embrasent
des mains officiantes me consacrent
me dénouent en brassées de flammes
ils coulent en moi les morts
chutent et rejaillissent
en vapeurs d’arcs-en-ciel
boivent mes larmes
je suis le feu qui nage en amont de leurs apparitions de leurs disparitions
Les rêves sont un jardin d’étoiles qu’on cultive.
- À quel moment de la journée se situe ce poème?
- Comment le titre annonce déjà ce qui va se passer dans le poème?
- Que vous a inspiré la lecture de ce poème?
- Pouvez-vous déchiffrer les mots se rapportant au désir?
- Récitez ce poème à voix haute, laissez-vous bercer par sa musicalité. Quelle sensation que cela vous procure-t-il?
Activité d’écriture :
Écrivez un poème qui parle de rêves, sans jamais exprimer le rêve que par des images s’y référant comme dans le poème. Un poème métaphorique qui vous emmène dans ce monde onirique à pas feutrés.
Andrée Christensen «Chambres rêvantes», Chambres rêvantes, David, 2020, p. 20