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les amants leur regard
épris de la beauté
de leur image dans le regard
la folle passe intolérable
en déchirant sa robe aux ronces
si tu m'aimes je n'aurai pas pitié de toi
les enfants demandent une consolation
pour le premier arrachement
du lait chaud ou ta peau
mousse mémoire de leurs joies
tu leur offres une attention – t’alignes
vers ton devenir animal
Tu es comme toutes ces mères qui ont toujours
protégé leurs petits, les ont nourris, léchés,
éduqués, dévorés devant les prédateurs.
Tu voudrais ressusciter ta lignée d'ancêtres
Il me semble que la poésie agit
à partir du corps puis de la tête
de la mémoire des bandes dessinées
ou de l’eau salée avalée
en sautant dans la rivière de mon enfance
il me semble que ça parle
je lave les draps
j’avale un repas grisâtre
je tire un ami d’une poubelle
je dépose les légumes
sur le plancher de la chambre
je m’écroule dans le lit
et n’en sors plus
je veux des rencontres
Quelqu'un finit toujours par me dire
T'es pas rendue trop grande
pour ça ?
Comme s'il y avait un âge limite pour
jouer
niaiser
ne rien faire
moi mon allure est plus régulière que je ne le suis.
tu sombres
dans un lent rêve
au goût métallique
ton dos t’abandonne
tes vertèbres
une à une
s’envolent
à leur place
des biscuits chinois
des hiéroglyphes
ma peau ne m'appartient -
je n'écrirai pas
dans son gras je vieillirai
d'un jour je respecterai
les consignes je
m'achèterai de la crème à mains pour pouvoir dire à ma
À la hauteur des vents
hisser les poitrails
tout sauvegarder
le rire blanc
et le soleil rouge et natal
ébène ebony blues
chant toujours rage
il n'y a plus de soleils couchants
j'ai mangé tous mes légumes
toutes mes émotions
j'ai rangé ma chambre
brûlé les draps
oui
j'ai bien été sage cette année
j'ai maintenant droit d'aller au carnaval
me gaver de sucreries
Seul, je regarde la troupe qui s'approche couteaux
entre les dents. Elle marche, dérisoire
comme le boeuf à la cape dans des rêves qui
s'essoufflent sur le sable aux sabots. On poignarde,
Du passé
né de
fait de
l'air
qui va rare qui souffle ça qui arrache ça
qui se gave d'hôpital.
Mes poumons étroits
ou est-ce un fantôme à chaque doigt
ou est-ce ma tête digne
Nos os puent l'humidité
des dizaines de petits vers blancs
circulent dans nos foies
des vers très vigoureux
qui n'hésiteraient pas à grimper
le long des jambes du promeneur
Cancer.
C'est le pire mot de tout le vocabulaire.
Un mot qu'on apprend sans le vouloir.
On se réveille un jour
mes parents cassent parfois des verres
ils sont tous les deux d'humeur fragile
moi je ne casse pas grand-chose
comme la vaisselle
qui prend les marques du temps
ma gorge se fissure parfois
Les eaux de nuit parlent en rêvant, buveuses d’étoiles, luisantes d’oracles
L’eau nocturne entre par les portes
sans frapper ni les ouvrir
sans demander la permission
Je t'écris du plexus solaire, exactement -
puis de la gorge, comme s'il était presque midi.
Ma tête d'aujourd'hui - grands pins noirs,
jappements d'outardes, au-dessus de toi.
nous regardons la danseuse
Il y a des mots meurtris
devant la porte
n’ouvre pas
ils sont amoncelés, ils tomberaient en désordre
certains montent encore l’escalier
ils cherchent
écoute
à quoi bon être poète
beau dire
ce mal
semble dans la tête comme
marteau feu enclume clou couteau
ou l’éclat d’une baudroie ou des
aurores boréales
à la fin
Passe-partout
Tu te demandais
Nerveuse
Ce que j’allais faire à ma graduation
Pour cacher les cicatrices
Sans te rassurer toi-même
Avec l’existence
Des robes à manches longues