Biographie
Baron Marc-André Lévesque est né à Ottawa en 1990 pendant une tempête de neige et a grandi à Gatineau (ville du vice). Il écrit de la poésie en cachette depuis son secondaire et moins en cachette depuis 2011. C'est à cette époque où il découvre la scène poétique montréalaise, d'abord par le biais du slam puis par les micros ouverts, qu'il fréquente encore un peu aujourd'hui. Baron est l'auteur de Chasse aux licornes (2015), Toutou Tango (2017), J'ai appris ça au cirque (2020), Verdunland (2020, avec son ami Timothée-William Lapointe) et Tricératopcanon (2023).
Entrevue
Je n’en lisais pas, on ne m’en faisait pas lire. Malheureusement on ne mettait pas de poésie au programme sauf pour montrer les sortes de rimes et les figures de style. La poésie actuelle va bien au-delà de ça et peut être beaucoup plus exploratrice! Il n’y a malheureusement aucun poème dont je me souvienne avant le cégep.
J’ai commencé à écrire de la poésie quand mes amis de cinéma ont quitté la ville. Je me suis retrouvé seul et, par la poésie, j’ai réussi à me faire des amis, moi qui étais très timide de nature. J’ai commencé à me concevoir en tant que poète dans les soirées de poésie et les publications en revue.
Le travail des poètes est de trouver de nouveaux circuits dans le langage, de nouvelles façons de dire les choses, de les dire plus clairement, plus subtilement, de façon détournée ou sensible ou éclatée. Le travail des poètes est d’entretenir la mouvance de la langue, de déstabiliser, oui, mais d’offrir aussi un baume.
J’écrivais une suite de poèmes sur les dragons pour me changer les idées, et il m’est venu l’idée que les tortues et autres reptiles ne connaissent jamais leurs parents. Je suis assez proche des miens, mais me suis imaginé dans la peau d’un dragon qui cherche désespérément sa mère après l’abandon. J’en ai fait une sorte de quête plus grande et tragique que nature. On parle souvent de ma poésie comme joviale, festive, alors que ce poème est résolument triste. C’est une tristesse avec un souffle plus intense, éclaté, presque amoureux.
« Le Nord m’interpelle », de Joséphine Bacon