Biographie
Clémence Dumas-Côté est née à Montréal en 1986. Après une formation en interprétation à l'École nationale de théâtre du Canada, elle a terminé une maîtrise en création littéraire. Elle a publié deux recueils de poésie aux Herbes rouges : La femme assise (2019) et L'alphabet du don (2017), ainsi qu'un roman, Glu, en 2022. Elle collabore aux revues Moebius, Estuaire, Lettres québécoises, Zinc et Les Écrits en plus de développer une création sonore, Mues, avec la compagnie de danse contemporaine Le Radeau. Elle participe à des lectures et à des événements littéraires ici, en Europe et au Mexique.
Son style est influencé par le formalisme et est très ancré dans la sensorialité. Ses influences sont principalement des artistes visuelles telles Francesca Woodman, Sophie Calle et Louise Bourgeois, et en littérature Paul Celan, Annie Ernaux, Joyce Carole Oates, Alice Munro. Elle aime écrire à partir du rapport au corps et faire entrer en collision des images afin de les faire éclater comme des bulles.
Entrevue
J'ai commencé à lire de la poésie dans les toilettes de mon école privée lorsque je m'enfuyais de mes cours de mathématiques en secondaire 4. À ce moment, je lisais ce qui se trouvait dans la section Poésie de la bibliothèque de mon collège : Nelligan, Rimbaud et Baudelaire. Je me rappelle que lorsque nous avions des lectures à faire avec des questions de compréhension, j'étais toujours à côté de la plaque ; je voyais de la poésie et des sens cachés où il n'y en avait pas.
Je crois que j'ai commencé à écrire des poèmes vers 16 ans lorsque j'ai commencé à fréquenter des soirées de poésie dans un bar du Vieux-Hull. Des fois, j'allais au micro lire mes trucs et j'adorais la sensation, je me sentais vibrer de toutes mes cellules. Je crois que j'ai attendu d'avoir un premier recueil publié pour me dire poète, mais ça, c'est pour les autres... Au fond de moi, il n'y a pas eu de différence entre l'avant et l'après.
Je trouve ça drôle que l'on mette le mot « travail » entre guillemets!
C'est un métier comme un autre.
C'est regarder de très près et mettre une distance, à la fois.
C'est inventer.
Le poème « Dans la cuisine », de Carole David.
Il y a là une magie dans le quotidien, un quotidien décalé.