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au matin le même tiraillement
le même hibou momifié dans la poitrine
une soif lancinante la tenaille
ça enfle et monte
se loger dans les capillaires
dans les villosités
à la racine des cheveux
la cruauté de la vase la rivière
jusqu’aux genoux ça passait
à courant rapide
ça passait la main sur la bouche comme ça
à même la source un peu plus limace
à chaque respiration un peu plus floppée
Ce matin, je me lève avant toi comme tous les matins pour ma tasse de silence. Les barrières tombent toutes. Je voyage — cinq outardes fendent les eaux.
Je me réveille un dimanche et ça sent la levure chaude, alors elle doit être en train de faire du pain.
Je suis là présent un tremblement de terre,
mais il faut ajouter des orages,
quelque chose qui tient du mortel sacré,
à moins de dire tabula rasa
et d’immenses agitations de gamines,
samedi soir une fois encore
des filles fumées jusqu’au filtre
des filles fleurs en manque de pollen
Certitude de solitude.
Que je niaiserais.
Totalement seul ce soir.
Je vis, mais c’est hors de moi-même,
Je vis, mais c’est sans vivre en moi ;
Je vis dans l’objet de ma foi
Il existe pourtant des pommes et des oranges
Cézanne tenant d’une seule main
toute l’amplitude féconde de la terre