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Il y a les larmes des folles tristesses
et des peines minuscules
celles de la colère
plus pointues que des couteaux
plantés dans la poitrine
les larmes d’impuissance
si on me punit
Je ferme les yeux
Un rayon de soleil
Pénètre mes paupières
Infrarouge
Un filet de sang
Fait son chemin
Hors de moi
Chaque fois
Dans la cuisine
ma mère recousait des ailes
rapiéçait des membres
ma mère était une magicienne
elle faisait des costumes
des armures avec des pattes
des pyjamas pour chiens
Il était un grand mur blanc - nu, nu, nu,
Contre le mur une échelle - haute, haute, haute,
Et, par terre, un hareng saur - sec, sec, sec.
C’est les petits des grandes villes,
Les petits aux culs mal lavés,
Contingents des guerres civiles
Grand-mère Tida avait une tombe
Grand-mère Tida avait une maison
elle préférait la tombe à la maison
Cadence. J’ai cinq ans et ma mère danse tandis que je ne sais pas écrire, « j’ai de beaux oiseaux et des pendants d’oreilles » elle virevolte et chavire dans mes pensées volantes, toute
Puisque voici Ma Dame Lune
Par les lucarnes des maisons,
Voici pour nous bonne fortune,
Noirs dans la neige et dans la brume,
Au grand soupirail qui s’allume,
Leurs culs en rond,
Un pauvre petit grillon
Caché dans l’herbe fleurie
Regardait un papillon
Qui donc passe à cheval dans la nuit et le vent ?
C’est le père avec son enfant.
De son bras, crispé de tendresse,
barque funéraire
sans rame
avec le mort étendu sur une table basse
Je veux te raconter, ô molle enchanteresse !
Les diverses beautés qui parent ta jeunesse ;
Je veux te peindre ta beauté,
J’avais un grand arbre vert
Où nichait mon enfance ailée,
Un arbre grand troué de lumière
L’enfant qui jouait le voilà maigre et courbé
L’enfant qui pleurait le voilà les yeux brûlés
L’enfant qui dansait une ronde le voilà qui court après le tramway