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La fenêtre de ma chambre
donne sur un jardin magique
rempli de fleurs qui fond
la grimace aux moustiques.
Il suffit de bien ouvrir
le coeur, les volets, les oreilles
des gouttes de pluie sur mes joues
j’ai levé mon visage vers le ciel
porteur de promesses
un petit oiseau vêtu de soleil
a défié les nuages
Le matin se lève
dessine un trait
sur la mer
Dans les herbes
un renard d'or
sous la lumière
Trésor
J'émiette mes traces
Parfois le silence est tellement tout
qu’on imagine la vie avant le langage
et un fond de poussière
en dedans de nous
le même fond gris
qui ralentit le trait
et nous fige dans cette masse
Je stationne mes Dinky Toys dans
le hangar sous le lit et je m'assois
à la table.
Je mange comme un ange
les ailes en bavettes sur les
genoux.
Ma mère me regarde
ses yeux en lunettes sur son
Il me semble que la poésie agit
à partir du corps puis de la tête
de la mémoire des bandes dessinées
ou de l’eau salée avalée
en sautant dans la rivière de mon enfance
il me semble que ça parle
I
Le peintre suit le pinceau abstrait de la neige
ses leçons de regard
la lente floraison
La mer n'évacue pas, ne vide pas les regards. La mer nous
regarde dans les yeux et c'est le signe d'un combat.
La mer ne nous égare pas, nous ne sommes jamais perdus
Je t'écris du plexus solaire, exactement -
puis de la gorge, comme s'il était presque midi.
Ma tête d'aujourd'hui - grands pins noirs,
Sans pesanteur et légère, sans toucher terre
comme écume éparpillée dans la brise,
mon âme est en voyage.
Comme les saisons du temps
entre le feu et la nuit
par les chemins et les jours.
Légèreté, légèreté, je t'appelle
Je te donne en secret un nom d'oiseau
Je te nourrirai dans ma paume avec le meilleur de moi-
même
Ses hanches ondulaient au rythme des tambours. La déesse noire est morte avant qu'on puisse l'oublier. Pressées par la foule sur la grande avenue, ma grand-mère et moi attendons son cortège.
ouvrant chaque fenêtre je fais le tour de la maison
laissant courir la lumière sur les meubles
danser le soleil sur les planchers
je respire l’eau des naissances
nous inspirons l’air
frais dans nos êtres
suffoqués et parlons
de longs mots
anishnaabemowin
que je trace
le long de ta peau
nos cicatrices étirées
jusqu’aux bords
Les femmes de la côte
restent sauvages.
Les hommes chantent
conduisent des chaloupes et parlent
de l’allure des vagues;
les femmes de la côte peignent et
savent réparer des skidoos
Elle a une main dans la main du désir
Nous ramons en haute mer
Les eaux suffoquées cassées
Masses pendues aux os tendres
Où je meurs au dialogue des corps
Avant que le vent ne défeuille la vallée
je remonte tous les jours dans mon arbre
car l'odyssée tire à sa fin
à bord de mon vaisseau rouge
du haut de mon vieux pin
j'ai repéré la Croix du Sud
Mon enfant, ma sœur,
Songe à la douceur
D’aller là-bas vivre ensemble !
Dans Venise la rouge,
Pas un bateau ne bouge,
Pas un pêcheur dans l’eau,
Prête-moi ton grand bruit, ta grande allure si douce,
Ton glissement nocturne à travers l’Europe illuminée,
Ô train de luxe ! et l’angoissante musique
Sans espoir de rien, aller par les rues,
C’est là un destin meilleur qu’on ne croit,
À cause des allées et venues
Dieu tout au bout de soi-même, quand éclate l’écorce et que les laves coulent de source.
Dieu des ruptures de glace et des bas-fonds généreux.
Si je mourais là-bas sur le front de l’armée
Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée
Et puis mon souvenir s’éteindrait comme meurt
Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot soudain devenait idéal ;
J’allais sous le ciel, Muse, et j’étais ton féal ;
J’ai lu que les poètes, en Chine, sont très doux.
Et qu’il y en a un qui est mort de la lune ;
Et les Chinois ne disent pas qu’il était fou
Je crois bien
sur la route, sur la mer
sur mes pieds
Signes des hommes, voici pour vous mes nuits.
Langue, sois-moi toutes les langues !
Cinquante langues, monde d’une voix !
Je veux te raconter, ô molle enchanteresse !
Les diverses beautés qui parent ta jeunesse ;
Je veux te peindre ta beauté,
Dans ma cervelle se promène,
Ainsi qu’en son appartement,
Un beau chat, fort, doux et charmant.
Le soleil luit
Le monde est complet
Étire-toi, la Vie est lasse à ton côté
— Qu'elle dorme de l'aube au soir,
Belle, lasse
Loin des grands rochers noirs que baise la marée,
La mer calme, la mer au murmure endormeur,
Au large, tout là-bas, lente s’est retirée,
Tra la, tra la, la la, la laire !
Qui ne connaît pas ce motif ?
À nos mamans il a su plaire,