Biographie
Véronique Grenier enseigne la philosophie au collégial, depuis 2009. Elle est l’autrice, aux Éditions de Ta Mère, des recueils de poésie Carnet de parc (2019) et Chenous (2017) et du récit Hiroshimoi (2016), paru aussi en Suisse chez Paulette éditrice, en novembre 2017. Elle a publié un recueil de poésie jeunesse à La courte échelle, Colle-moi (2020). Elle a également collaboré à quelques collectifs (Sous la ceinture : unis pour vaincre la culture du viol, Québec Amérique ; Libérer la colère, Remue-Ménage ; Avec pas une cenne, Québec Amérique), aux revues Art Le Sabord, Les Écrits, XYZ. La revue de la nouvelle, Jet d’encre et Exit, à la pièce de théâtre Strindberg (printemps 2019, mise en scène de Luce Pelletier) et à la section « Idées » du jounal Le Devoir, depuis l’automne 2020. Chroniqueuse — notamment à titre de « philosophe de circonstance » à l’émission Et si on se faisait du bien, ICI Radio-Canada, été 2018 —, blogueuse (Les p’tits pis moé), conférencière, elle a aussi été porte-parole de la campagne provinciale « Sans oui, c’est non ! » pour contrer les violences à caractère sexuel (2015-2018). Elle a été lauréate du Grand Prix du livre de la ville de Sherbrooke en 2020 (volet création), a reçu le mérite estrien en janvier 2018, a été lauréate du prix Jean-Claude-Simard 2017 de la société de philosophie du Québec et récipiendaire du prix « Coup de cœur » du Conseil de la culture de l’Estrie en 2015. Elle aime le kitsch et les citations et déteste les demandes à l’Univers.
Entrevue
Oui, c’est un genre qui m’a attirée assez tôt. Une de mes tantes chez qui j’allais souvent avait le recueil d’Émile Nelligan et je devais avoir 9 ou 10 ans lorsque j’ai commencé à le lire et le relire. Le « Vaisseau d’or » m’émouvait beaucoup, tellement que je l’ai mémorisé. Je peux encore le réciter, aujourd’hui. En fait, dès que j’entends un « ce fut » — ce qui n’a pas chose si fréquente —, tout le poème défile dans ma tête. Après cette « rencontre », ça a déboulé : Rimbaud, Baudelaire, Miron, Saint-Denys Garneau, Hölderlin, Rilke, Dickinson, Plath. Je suis passée au travers de la section poésie de la bibliothèque municipale de ma ville natale, puis de celle de mon école secondaire.
Au début du secondaire, je crois. J’ai eu la chance d’avoir des enseignant·es qui m’ont poussée et dirigée très tôt dans mes exercices d’écriture, et ils-elles l’ont fait sans complaisance, avec une certaine sévérité, je dirais, même.
Je ne sais même pas si je me considère pleinement poète. C’est un mot si chargé, j’ai l’impression que je dois le gagner, le mériter, et ce n’est pas encore fait.
Si la question souhaite qualifier la valeur de ce travail, je réponds ceci : une nécessité puisque la poésie, c’est un peu le grand respire, le grand souffle de la littérature. Si la question réfère plutôt à la manière dont le travail se fait, je réponds plutôt cela : du découpage, du ciselage, du jaillissement de mots.
Certains souhaits que j’ai pu avoir suite à la séparation de mes parents lorsque j’avais dix ans. Un peu ceux de mes propres enfants, également.
Vivre le plus près possible des deux. Atténuer la distance. Avoir un espace à soi duquel on n’a pas à bouger, sans arrêt.
« Les poètes boivent des martinis » de Carole David et tiré du recueil Manuel poétique à l’intention des jeunes filles paru aux Herbes rouges.
Je voudrais mémoriser tout le recueil.