Biographie
Olivia Tapiero est écrivaine et traductrice. Elle a signé Les murs (Prix Robert-Cliche 2009, finaliste au Prix Senghor), Espaces (2012), Phototaxie (2017) et Rien du tout (2020), et a aussi codirigé le collectif Chairs (2019). Membre du comité de rédaction de Mœbius, elle a contribué à plusieurs revues, dont Estuaire, Liberté, Tristesse et Lettres québécoises. Son œuvre changeante est traversée par une sensibilité à la désintégration, une méfiance envers les institutions et le nationalisme, et l’exploration d’un non-consentement à l’état du monde.
Entrevue
Malheureusement, l’enseignement reste encore très axé sur le roman. On m’a fait lire Baudelaire, comme tout le monde, mais la poésie, je l’ai surtout trouvée ailleurs que dans les poèmes autoproclamés : dans les essais de Georges Bataille, ou bien dans les journaux de Virginia Woolf, ou encore dans les paroles de Brel, de CocoRosie et de John Frusciante.
Je ne sais pas si je me considère poète, je ne sais pas si j’écris de la poésie. Ces questions de genre ne m’intéressent pas trop. Mais je pense que j’ai assumé ma voix dégenrée avec Rien du tout, qui a tour à tour été classé comme poème, récit et essai.
Il y a une magie qui opère en marge, dans l’opacité musicale, là où la langue cesse d’aller de soi, là où un autre langage peut exister.
Les intersections du désir et du colonialisme, de l’histoire que le corps porte à son insu. L'érosion de la frontière entre corps et monde.
N’importe quel poème de Joséphine Bacon, d’Alejandra Pizarnik ou de Maude Veilleux.