Biographie
Josiane Ménard porte plusieurs chapeaux, dont celui de poète, de rédactrice-pigiste, de modèle, et de psychoéducatrice en milieu scolaire. Après avoir partagé sa plume dans les recueils de poésie collectifs Nos plumes comme des armes et Occupe-toi des tiens, elle a eu envie de voler de ses propres ailes en publiant son premier recueil de poésie, États d’âme, où elle revisite son histoire personnelle par des poèmes entrecoupés d’extraits de son journal intime.
Forte de sa maîtrise en psychoéducation, elle s’est toujours passionnée pour les relations interpersonnelles. C’est grâce à sa grande sensibilité qu’elle allie deux de ses passions, les mots et la relation d’aide, pour créer des espaces où tous et toutes se sentent accueillis et respectés. On peut d’ailleurs la voir à l’œuvre dans son milieu de travail dans le quartier Saint-Henri, dans le cadre de la saison 3 de la série documentaire 180 jours diffusée sur les ondes de Télé-Québec. Adepte de prose et de poésie engagée, elle puise ses influences chez des poètes contemporaines telles que Maya Angelou, Reyna Biddy et Nayyirah Waheed.
Lors de ses plus récentes performances, elle juxtapose la parfumerie à la poésie, s'inspirant de la mémoire olfactive afin de créer des souvenirs riches de sens pour elle et le public. Elle s'affaire actuellement à de nombreux projets, tels que l'écriture de son deuxième recueil de poésie.
Entrevue
J’ai commencé à lire de la poésie pour le plaisir lorsque j’étais toute petite. Mes parents me lisaient les fables de La Fontaine et je m’amusais à les mémoriser. Par la suite, durant mon parcours scolaire, je dois avouer que je trouvais les règles et le cadre qui entouraient la poésie un peu rigides, ce qui m’ennuyait un peu. Je préférais composer mes propres textes sans devoir me conformer à des standards très précis. C’est plus tard, en découvrant les poèmes en prose de Maya Angelou que j’ai changé mon fusil d’épaule et que j’ai redécouvert ce monde si diversifié qu’est la poésie. Le poème « Still I rise » me touchera toujours, parce qu’il parle de résilience et d’espoir et qu’il a été écrit par une femme qui me ressemble.
Ma mère m’a offert un journal intime pour mes huit ans, et depuis, je n’ai jamais cessé d’écrire. Mais j’ai commencé à écrire de la poésie de façon plus sérieuse il y a quatre ans, alors que je traversais une période difficile. La poésie a été une bouée de sauvetage pour moi. Écrire des poèmes m’a permis de mettre en mots ma souffrance, tout en préservant ma pudeur. J’ai commencé à me considérer poète lorsque j’ai récité mes poèmes à voix haute pour la première fois sur scène et que j’ai interagi avec mon public. J’ai alors compris que mes mots pouvaient toucher des gens.
Je crois qu’on travaille toujours, même lorsqu’on n’est pas en train d’écrire. Parce que le fait de vivre et d’emmagasiner des souvenirs et des expériences nourrit le travail du poète. Ça prend une bonne dose d’introspection, de créativité et de vulnérabilité pour offrir ainsi une partie de son cœur à nos lecteurs et lectrices. J’aime le travail de poète, parce qu’il n’y a aucune limite, aucune barrière.
Mon poème « Explique-moi » m’a été inspiré par un phénomène que vivent beaucoup de personnes opprimées. L’oppresseur s’approprie le vécu de l’opprimé et se centre au cœur du narratif pour se créer du capital de sympathie, et se braque lorsqu’on le lui fait remarquer, ce qui constitue une double oppression. Non seulement nos histoires nous sont dérobées, mais nos voix aussi. C’est ce que j’ai voulu exprimer dans mon poème.
Ce serait « Ma terre je la prendrai » de Natasha Kanapé Fontaine, parce que je me retrouve dans le besoin d’honorer nos ancêtres.