Biographie
Joanne Morency vit en Gaspésie depuis plus de 30 ans. Elle pratique une poésie du quotidien, empreinte de simplicité. Elle adopte tour à tour la prose ou les vers, le récit poétique et le haïku. L’auteure a signé sept livres de poésie, dont deux ont par la suite paru en édition anglaise.
Elle se plait à déployer sa poésie sous diverses formes. Elle a ainsi collaboré à plusieurs expositions, en collaboration avec des artistes en arts visuels. Elle a réalisé en 2015 une série de 40 capsules poétiques radiophoniques pour ICI Radio-Canada_ Est-du-Québec.
La poète s’est illustrée dans la francophonie en remportant à Paris le prix du Premier recueil 2010, avec son livre « Miettes de moi ». Elle recevait en 2015 le Prix de poésie Radio-Canada pour la suite « Ni le nom des caresses en français », après avoir obtenu en 2014 le Prix du récit Radio-Canada pour un texte entremêlant prose poétique et haïkus (haïbun).
Entrevue
Les premiers poèmes qui m’ont été donnés à lire sont ceux de Saint-Denys-Garneau (« Accompagnement »). J’en avais gardé une forte impression. Au début du secondaire, je lisais les nouvelles d’Anne Hébert, très poétiques, comme Le torrent. Puis Félix Leclerc (Le fou de l’île).
Au cégep, je me rappelle que j’écrivais des poèmes sur le dos de couverture de mes cahiers de chimie. Je crois que j’étais déjà poète, mais que je ne le savais pas encore.
J’ai toujours eu l’intuition que j’allais écrire des livres plus tard. Je ne me doutais pas que ce serait de la poésie. Et j’ai mis beaucoup de temps à m’y mettre… Ma première publication : à plus de 50 ans ! Je me considère comme écrivaine et poète.
Être poète, pour moi, c’est davantage une façon d’habiter le monde qu’une façon de se qualifier comme écrivain. Ainsi, une personne qui n’écrit pas peut déambuler dans la vie en poète. La poésie, ça se passe dans le lien intime qui s’établit entre soi et le monde extérieur. Chaque lecteur et lectrice qui vibre à la poésie en fait une lecture très personnelle, d’après son propre rapport poétique à l’existence.
Le travail de la poésie est un plaisir, pour moi. En atelier de poésie, je parle davantage d’un jeu… Il s’agit de sortir du niveau de la réflexion et des contraintes, pour explorer des liens inédits entre les mots, révélateurs d’images. Se laisser surprendre ! Accepter d’avancer à l’aveugle. À la découverte de ce que les mots révéleront.
L’inspiration qui a mené à ces poèmes d’amour ? Comment aurais-je pu inventer ! Cette suite poétique fut écrite au cours de ce passage enivrant, mais un peu trouble, qu’on vit au début d’une relation amoureuse.