Biographie

Claude Paradis est né à Lévis en 1960. Il est poète et a enseigné la littérature au Cégep de Sainte-Foy pendant 30 ans. Son œuvre poétique s’est mérité le Prix Octave-Crémazie et le Prix Jacques-Poirier. En 2015, il reçoit le Prix Jean-Noël-Pontbriand pour souligner sa contribution à la diffusion et à la promotion de la poésie ainsi que la qualité de son œuvre.

Entrevue

Lisiez-vous de la poésie quand vous étiez à l'école ? Y a-t-il un poème en particulier dont vous vous souvenez ?

À partir des mes années d'études secondaires, je me suis intéressé à la poésie. J'aimais beaucoup les poèmes de Gilles Vigneault, en particulier « Île de pierre » (ou « Le galet », qui est le même texte). Mon préféré de Vigneault était le poème « Le pont », dont je cite le premier des trois quatrains: « Vague est le pont qui passe à demain de naguère / Et du milieu de l'âge on est des deux côtés / Le mur ne fait pas l'ombre et n'est pas la lumière / Qu'on appelait l'hiver qu'on nommera l'été ».

Mais c'est lors de mes études collégiales que j'ai commencé à faire de la lecture et de l'écriture de poésie une activité quotidienne.

Quand avez-vous commencé à écrire de la poésie ? Et quand avez-vous commencé à vous considérer poète ?

J'ai écrit un premier poème à l'âge de 15 ans, et dès l'âge de 16 ans je me suis mis à en écrire plus régulièrement. C'est à l'âge de 17 ans que j'ai eu le sentiment que je ne pouvais plus faire autre chose, mais que pour espérer progresser je devais m'y mettre avec discipline : ainsi, à 17 ans, j'ai décidé que je devais écrire TOUS les jours. Depuis 1977, j'ai pris moins de 20 jours de congé d'écriture dans ma vie.

Comment voyez-vous le « travail » des poètes ?

Comme une nécessité et un plaisir, mais tout ce qui fait plaisir sans faire de mal est une nécessité. Comme poète, j'essaie d'être attentif et attentionné aux détails de la vie, à ce qui fait la profondeur des jours. Je me méfie des apparences. Je m'intéresse à ce qui vibre sous les couches visibles des choses et des êtres. 

Si vous avez un poème dans notre anthologie, qu’est-ce qui vous a inspiré lors de son écriture ?

Le poème qui a été choisi provient d'un recueil, Les mêmes pas, dans lequel je tentais d'exprimer une quête de sens après avoir eu l'impression d'une dérive, d'une déroute. Pour me retrouver, il fallait que j'erre autour de moi, que j'éparpille mes pas dans la ville de manière à circonscrire mon véritable espace intérieur, celui dont la source devait se trouver quelque part entre les pas de mes parents et ceux de mes enfants. Le poème choisi évoque le sentiment de continuité que je ressentais entre la démarche (de vie) de mon père et la mienne, non pas parce que nous faisions les mêmes choses mais parce que j'avais hérité de mon père une manière d'aborder ma propre vie, c'est dans l'approche sensible que je lui ressemblais, que mes pas se confondaient aux siens. 

Si vous deviez choisir un poème à mémoriser dans notre anthologie, lequel serait-ce ?

Je n'ai pas observé encore votre anthologie. J'imagine cependant que doivent s'y trouver des poèmes d'Hector de Saint-Denys Garneau, de Jacques Brault et de René Char, qui sont mes trois poètes préférés.

De Garneau, je sais par cœur le poème qui ouvre son recueil Regards et jeux dans l'espace et qui commence ainsi: « Je ne suis pas bien du tout assis sur cette chaise / Et mon pire malaise est un fauteuil où l'on reste / Immanquablement je m'endors et j'y meurs ».

De Brault, je sais par cœur plusieurs poèmes du recueil Moments fragiles, dont le premier du recueil, à reproduire comme je le fais ici, avec des espaces:

Novembre s'amène      nu comme un bruit 

de neige      et les choses ne disent rien 

elles frottent leurs paumes adoucies 

d'usure

L'autre poème tiré du même recueil est celui qui me semble le mieux rendre compte de la thématique générale de ce livre extraordinaire qu'est Moments fragiles, encore une fois je le reproduis en respectant les espaces que l'on trouve dans le recueil de Brault:

Mal de vivre      ce n'est rien ou si peu 

rien qu'une branche crispée de gel 

sur le trottoir      on la pousse du pied 

on continue de vivre      mal 

La manière dont Brault ponctue ses poèmes à l'aide d'espaces de silence nous donne une bonne indication de la tonalité intimiste de sa poésie.

Du poète René Char, je choisirais le poème qui ferme l'extraordinaire livre Fureur et mystère. Le poème s'intitule « Allégeance ».

 

Publications

Titre
Où commence le monde
Maison d'édition
Le Noroît
Sous la direction de
Paul Bélanger
Date
2018
Type de publication
Recueil
Titre
Carnet d'un improbable été
Maison d'édition
Le Noroît
Sous la direction de
Paul Bélanger
Date
2013
Type de publication
Recueil
Titre
Le livre sur la table
Maison d'édition
Le Noroît
Sous la direction de
Paul Bélanger
Date
2009
Type de publication
Recueil
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