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Une strophe de trois vers.
C'est la fin de l'été
et les familles ne partent peut-être plus
mais on t'invite quand même à la fête
comme à toutes les années
le vent se lève au matin
le fleuve reflète le soleil
La mer nous sauvera
nous tendra les bras
nous embrassera
la mer nous sauvera
dans le cœur de sa maison
il y a toujours de l’espace
avec les tortues
je ne vous parle pas de moi
qui peut croire que sa vie
intéresse vraiment d’autres vies ?
je vous parle des autres vies
d’une vie autre que la mienne
du voyage dont je reviens je ne ramène ni souvenirs ni photographies
juste une évidence
j’ai revécu la création de l’univers et l’évolution de toutes les espèces
Noirs dans la neige et dans la brume,
Au grand soupirail qui s’allume,
Leurs culs en rond,
Les oiseaux apparaissent,
S’allume une flamme
Et c’est la femme ;
Je continue ma lente marche de poète
à travers les forêts de ta nuit
province d’ombre peuplée d’aphones
Puis, ce sont les heures à la danse,
— Les hommes ont beau s’aller en peine
Les heures sont allées à la danse ;
J’ai donc parcouru le chemin du monde
qui, de l’argile à l’or, va
d’une mer à l’autre, relie l’entière Terre.
Je resterai avec vous jusqu’à l’heure émouvante
où votre cœur sera devenu un continent glacé
dans le grand moment perdu de la route.
Assise, la fileuse au bleu de la croisée
Où le jardin mélodieux se dodeline ;
Le rouet ancien qui ronfle l’a grisée.
Beau chevalier qui partez pour la guerre,
Qu’allez-vous faire
…
Si notre vie est moins qu’une journée
En l’éternel, si l’an qui fait le tour
Chasse nos jours sans espoir de retour,
Un chant dans une nuit sans air...
La lune plaque en métal clair
Les découpures du vert sombre.