Dans Les Aventures d'Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll, le personnage d'Alice prend le thé chez le Chapelier fou, en compagnie du Lièvre de mars. Alors qu'ils jouent aux énigmes, le Lièvre fait une petite démonstration de logique, que voici :
« […] vous devriez dire ce que vous voulez dire, » continua le Lièvre.
« C’est ce que je fais, » répliqua vivement Alice. « Du moins — je veux dire ce que je dis ; c’est la même chose, n’est-ce pas ? »
« Ce n’est pas du tout la même chose, » dit le Chapelier. « Vous pourriez alors dire tout aussi bien que : "Je vois ce que je mange", est la même chose que : "Je mange ce que je vois." »
« Vous pourriez alors dire tout aussi bien, » ajouta le Lièvre, « que : "J’aime ce qu’on me donne", est la même chose que : "On me donne ce que j’aime." »
« Vous pourriez dire tout aussi bien, » ajouta le Loir, qui paraissait parler tout endormi, « que : "Je respire quand je dors", est la même chose que : "Je dors quand je respire." »
Écrivez un poème en vous inspirant de ce jeu d'inversions. Tout d'abord, pensez à une phrase simple. Puis, inversez-la librement. Par exemple, « le monde est beau » pourrait devenir « la beauté est un monde » ou « Elle maquille ses cernes » / « Ses cernes la maquillent. »
Si l’imagination ne vient pas, on peut aussi inverser un court proverbe (ex. : « Les murs ont des oreilles » / « Les oreilles ont des murs »).
Le résultat est parfois drôle, parfois abstrait, parfois surprenant! Réfléchissez au nouveau sens de la phrase. Si elle vous inspire, utilisez-la comme premier vers de votre poème. Puis laissez-vous guider par cette image pour créer tout un univers et continuer votre poème.