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Ni connu ni cru
Ni compris ni cherché
Oui
Ce sera
La grande Brosse.
Plus de rats
Dans l’eau du temps qui coule à petit bruit,
Dans l’air du temps qui souffle à petit vent,
Dans l’eau du temps qui parle à petits mots
Tu es homme, ce soir !
Tu es un homme, mon fils !
Par ta chair meurtrie
Je me suis levé
je suis debout dans le soleil et je marche
je marche à la vie à la lutte à la victoire
La pluie me suit.
Je fuis comme un bruit.
Le bruit s’éloigne de sa naissance.
Qui es-tu ?
Je suis Mamadi, fils de Dioubaté.
D’où viens-tu ?
Rien n’existe hormis ce que j’invente.
Tout est neuf avec chaque matin,
Et si parfois je m’épouvante
Mon pays s’attarde vers la mer,
Puis, soudain voyage à travers soleil et pluie
Mon pays accroche ses forêts
Dans le bois obscurci
Les trompes hurlent hululent sans merci
Sur les tam-tams maudits.
Comme tu sembles calme…
L’ange qui marche obstinément derrière toi
D’un soleil …
La grande amour que vous m’aviez donnée
Le vent des jours a rompu ses rayons —
Où fut la flamme, où fut la destinée
Prête-moi ton grand bruit, ta grande allure si douce,
Ton glissement nocturne à travers l’Europe illuminée,
Ô train de luxe ! et l’angoissante musique
Sans espoir de rien, aller par les rues,
C’est là un destin meilleur qu’on ne croit,
À cause des allées et venues
Enfin si les mots veulent
s’ils veulent
prendre ventre
Tombe des Morts !
Encore cette odeur de sang sous mon ciel
Innocent.
Tel que je suis, dans la livide lumière,
Tel que j’écris, mouillé d’un jour lunaire,
l’ombre longue de ma main glissant sur le feuillet,
Je ne suis plus qu’un peu de chair qui souffre et saigne.
Je ne sais plus lutter, j’attends le dernier coup,
Le coup de grâce et de pitié que le sort daigne
il y a des volcans qui se meurent
il y a des volcans qui demeurent
il y a des volcans qui ne sont là que pour le vent
maintenant nous sommes assis à la grande terrasse
où paraît le soir et les voix parlent un langage inconnu
de plus en plus s’efface la limite entre le ciel et la terre
Je ne veux pas mourir comme on meurt en novembre
avec ce rien de nuit qui nous remplit les yeux
et cette fin du monde au bout de nos regards
J’ai pris de la pluie dans mes mains tendues
— De la pluie chaude comme des larmes —
Je l’ai bue comme un philtre, défendu
Leurs jambes pour toutes montures,
Pour tous biens l’or de leurs regards,
Par le chemin des aventures
Petite halte dans la nuit
Où le sommeil s’en va sans bruit
De mes paupières relevées.
C’est août qui flambe. Au bois comme au champ tout est mûr.
Le sauvage raisin offre son jus qui grise ;
Le soleil a pourpré la pomme et la cerise ;
Mon insomnie a vu naître les clartés grises.
Le vent contre ma vitre, où cette aurore luit,
Souffle les flèches d’eau d’un orage qui fuit.
Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.
Est-il encore temps d’atteindre ce corps vivant et de baiser sur cette bouche la naissance de la voix qui m’est chère ?
J’…
Je connais de la vie
Ce qu’on ne veut point dire
Je sais toute la sève coulée au cours des jours.
Fès, mamie
mon imprécatrice chauve
aux talons gercés dans la boue de l’hiver
la vie avait jeté des paillettes
dans ses yeux
elle confondait dès lors le soui-manga et l’aigle
En amont
la nuit
Ils sont entrés dans le café du port
Je t’attends, ma mignonne au profil de camée.
Quand nous serons ensemble et…
Je suis Cap…
J’ai l’impression d’être ridicule
dans leurs souliers
Ce n’est pas en une fois
Que je saurai ton visage
J’habite un espace où le froid triomphe de l’herbe, où la grisaille règne en lourdeur
…
Comme ruisseaux mes amis vont
le temps s’en va comme rivière
Un jour j…
Toi mon aube déliée des brumes
Puisque voici Ma Dame Lune
Par les lucarnes des maisons,
Voici pour nous bonne fortune,
j’ai succombé à toutes les visions
séduite, surface, série et sérieuse
en toute mobilité et paysages
Reste la nuit
cette boule bleue que tu portais au coin des lèvres
nuit-fumée nuit des lilas-rafales et des seins-pendentifs
Certitude de solitude.
Que je niaiserais.
Totalement seul ce soir.
Dieu tout au bout de soi-même, quand éclate l’écorce et que les laves coulent de source.
Dieu des ruptures de glace et des bas-fonds généreux.
Je titube dans la ville en flammes
à travers le dédale de ses rues enfumées
la poussière fabuleuse des bidonvilles
Ramper avec le serpent
se glisser parmi les lignes
rugir avec la panthère
Dans la nuit
Je me suis uni à la nuit
nous sommes sans force contre
l’écoulement des années
les douleurs qui nous poursuivent