Au bout du quai
déjà
ce n’est plus la terre
une lenteur affleure le chemin d’eau
tant d’oiseaux pénètrent l’onde
quand tu fuis de brume en brume
en moi le vide en flammes
en toi un nuage froid
quand j’arpente les champs d’algues
un batelier sonde l’onde
une passagère déplace le monde
tant d’amours fantômes hantent ton lit
nos maisons chancellent
passent nos vies
La beauté mélancolique du temps qui passe.
1. Si vous aviez à illustrer ce poème (par un dessin, une photographie ou une peinture), qu’y verrait-on?
2. Ce poème semble osciller entre des images négatives et d’autres positives. Dans votre perspective, quels mots ou images vous apparaissent positifs? Lesquels sont plus négatifs?
3. Qui est le « tu/toi » du poème selon vous? S’oppose-t-il au « moi » ou est-il en accord avec lui?
4. Pourquoi croyez-vous que les « maisons chancellent » dans la dernière strophe? Qu’est-ce qu’évoque cette image?
5. Pour la lecture à voix haute, ce poème appelle-t-il un rythme lent ou accéléré? Récitez le poème en expérimentant plusieurs rythmes et en vous questionnant sur l’effet ainsi créé.
Activité d’écriture
Andrée Lacelle, dans l’entrevue publiée sur Les voix de la poésie, raconte que ce poème provient de moments passés sur les bords de la rivière qu’elle fréquentait durant l’enfance. Choisissez un lieu de votre enfance duquel se dégage une douce mélancolie, et tentez de le décrire en une strophe.
Lien utile
Une entrevue donnée à notre Poète à l'école Éric Charlebois :
Lacelle, Andrée, « Au bout du quai… », La vie rouge, Ottawa, Éditions du Vermillon, 1998.