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je relis les je t'aime écrits à des hommes et le dédoublement est automatique; ce n'est pas moi, je ne vous aime pas.
iel se présente à moi
et surcharge mes sens
une réaction en chaîne
que mon corps peine à traduire
la multitude de ses forces
ma volonté passive
tu es mon amour
ma clameur mon bramement
tu es mon amour ma ceinture fléchée d’univers
ma danse carrée des quatre coins d’horizon
le rouet des écheveaux de mon espoir
tu es ma réconciliation batailleuse
Antichambre 4
Ma famille
est une maison est une chambre
où dormir la lumière allumée
je baigne
dans le nid humide de ses soifs
l’avale
avec d’idiotes petites attentions
Je viens comme une mante religieuse
dévorer le sur-mâle le héros le surhomme
et aspirer ta hache de guerre ô omme
j’ai la démarche effrontée des pécheresses
mes vastes hanches sont les berceaux
Elle a une main dans la main du désir
Nous ramons en haute mer
Les eaux suffoquées cassées
Masses pendues aux os tendres
Où je meurs au dialogue des corps
au lieu de sortir
je m’assois
fixe le bois franc
de mes yeux gonflés
de longues minutes
mes draps sont encore tachés
de ma dernière bonne baise
les yeux fermés
je rêve
samedi soir une fois encore
des filles fumées jusqu’au filtre
des filles fleurs en manque de pollen
une réceptionniste deux fois une infirmière
un membre du personnel soignant et même
la médecin alors qu’elle avait les mains
Je n’ai pas su.
T’emplir les mains.
Risquer ta peau.
Parce que chaque mot cache une fin du monde
et que l’ombre rend plus…
Reste la nuit
cette boule bleue que tu portais au coin des lèvres
nuit-fumée nuit des lilas-rafales et des seins-pendentifs
Certitude de solitude.
Que je niaiserais.
Totalement seul ce soir.
Si je mourais là-bas sur le front de l’armée
Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée
Et puis mon souvenir s’éteindrait comme meurt
Avec une jeune veuve,
Tendre encor, j’en ai la preuve,
Parlant breton et français :
Connaissant votre humeur je veux bien ma Sylvie,
Que passant votre temps
Avec tous les amants dont vous êtes servie,
Il pleut, il pleut, bergère,
Presse tes blancs moutons ;
Allons sous ma chaumière,
les chevals sont des animals doux et calmes
quand ils vont contents de se bien chevaucher
un petit cheval vient pour l’autre galopade
Ma femme à la chevelure de feu de bois
Aux pensées d’éclairs de chaleur
À la taille de sablier
rencontré le lilas rencontré la nana
salut lilas salut nana
mangé le lilas mangé la nana
Le vent parle dans la toison brouillée
D’un arbre au front d’argent qui brille,
Un tilleul jeune au seuil de l’ombre
Marquise, si mon visage
A quelques traits un peu vieux,
Souvenez-vous qu’à mon âge
Beauté, mon beau souci, de qui l’âme incertaine
A comme l’Océan son flux et son reflux :
Pensez de vous résoudre à soulager ma peine,