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C’est la guerre
c’est très excitant
Laisse-le
Il vient
Laisse-lui
J’habite un espace où le froid triomphe de l’herbe, où la grisaille règne en lourdeur
…
Un jour j…
Toi mon aube déliée des brumes
Puisque voici Ma Dame Lune
Par les lucarnes des maisons,
Voici pour nous bonne fortune,
j’ai succombé à toutes les visions
séduite, surface, série et sérieuse
en toute mobilité et paysages
Reste la nuit
cette boule bleue que tu portais au coin des lèvres
nuit-fumée nuit des lilas-rafales et des seins-pendentifs
Certitude de solitude.
Que je niaiserais.
Totalement seul ce soir.
Le matin se lève toujours trop tôt
car le cœur ne vibre
que la nuit, dans le noir
Dieu tout au bout de soi-même, quand éclate l’écorce et que les laves coulent de source.
Dieu des ruptures de glace et des bas-fonds généreux.
Je voudrais pour aimer avoir un cœur nouveau
Qui n’eût jamais connu les heures de détresse,
Un cœur qui n’eût battu qu’au spectacle du beau
barque funéraire
sans rame
avec le mort étendu sur une table basse
Par Saint-Titiphore du branle-bas
et la taverne du coin
par la draffe d’air et celles qu’on boit
Les crottés les Ti-Cul
les tarlas les Ti-Casse
ceux qui prennent une patate
J’avais un fantôme dans le cœur
Sans cesse je murmurais son nom
Une prière pour nous exorciser
Pierre contre pierre
épouse contre époux
nous nous sommes prêté force
un dimanche
la parole amoureuse est un dimanche
sans aucun souci de soi-même
Il met ses lunettes de soleil
Un hijab pour son âme
Pour stopper son cri de détresse
Le coq égosillé chancelle comme un pitre.
Par grands coups de clarté, le soleil cogne aux vitres
Et, dans un remuement de feuillage et d’oiseaux,
J’ai pris un coup de lune
à force de veiller la naissance de l’aube
Les criquets scient le calme
Je continue ma lente marche de poète
à travers les forêts de ta nuit
province d’ombre peuplée d’aphones
Je crois bien
sur la route, sur la mer
sur mes pieds
C’est un drôle d’enfant
C’est un oiseau
Il n’est plus là
Je t’écris pour te dire que je t’aime
que mon cœur qui voyage tous les jours
— le cœur parti dans la dernière neige
J’avais un grand arbre vert
Où nichait mon enfance ailée,
Un arbre grand troué de lumière
Le Nord m’interpelle.
Ce départ nous mène
vers d’autres directions
le temps tombe
familles giboulées passereaux
nous ne partirons pas
cette banquise neurasthénique porte l’espoir
des morts qui ne sont pas nés
Vague est le pont qui passe à demain de naguère
Et du milieu de l’âge on est des deux côtés
Le mur ne fait pas l’ombre et n’est pas la lumière
Il existe pourtant des pommes et des oranges
Cézanne tenant d’une seule main
toute l’amplitude féconde de la terre
rencontré le lilas rencontré la nana
salut lilas salut nana
mangé le lilas mangé la nana
L’enfant qui jouait le voilà maigre et courbé
L’enfant qui pleurait le voilà les yeux brûlés
L’enfant qui dansait une ronde le voilà qui court après le tramway
Le soleil luit
Le monde est complet
Est-ce déjà l’heure
Ma tendre peur
Est-ce l’heure l’heure
Il manquait quelque chose
dans le miroir
peut-être les tentures bleues
J’ai donc parcouru le chemin du monde
qui, de l’argile à l’or, va
d’une mer à l’autre, relie l’entière Terre.
Ô Vent du Nord, vent de chez nous, vent de féerie,
Qui vas surtout la nuit, pour que la poudrerie,
Quand le soleil, vers d’autres cieux, a …
La poussière de l’heure et la cendre du jour
En un brouillard léger flottent au crépuscule.
Un lambeau de soleil au lointain du ciel…
Un castor, bon enfant, un jour prêta l’oreille
Aux paroles d’un loup-cervier.
Il s’agissait d’éteindre une haine bien vieille
Pâle, elle cria : « Jean ! » du seuil de la chaumière.
Lui, chantait dans les ors lourds des épis penchants.
Midi de son haleine assoupissait les…
Alors que je logeais, bien humble pensionnaire,
Au numéro vingt-trois de ce quartier ancien,
J’eus longtemps — grâce au ciel moins qu’au…
Loin des grands rochers noirs que baise la marée,
La mer calme, la mer au murmure endormeur,
Au large, tout là-bas, lente s’est retirée,
C’est un bloc écrasant dont la crête surplombe
Au-dessus des flots noirs, et dont le front puissant
Domine le brouillard, et défie en passant
Tout se mêle en un vif éclat de gaîté verte.
Ô le beau soir de mai ! Tous les oiseaux en chœur,
Ainsi que les espoirs …