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Je suis né un jour
où Dieu était malade
Comme tu sembles calme…
Grand-mère Tida avait une tombe
Grand-mère Tida avait une maison
elle préférait la tombe à la maison
Tombe des Morts !
Encore cette odeur de sang sous mon ciel
Innocent.
Je ne suis plus qu’un peu de chair qui souffre et saigne.
Je ne sais plus lutter, j’attends le dernier coup,
Le coup de grâce et de pitié que le sort daigne
assis sur la muraille en fleur de mes limites
je regarde sérieusement dans son moment donné
oh le cadeau de vent woups l’allure de l’éternité
Je ne veux pas mourir comme on meurt en novembre
avec ce rien de nuit qui nous remplit les yeux
et cette fin du monde au bout de nos regards
Mon insomnie a vu naître les clartés grises.
Le vent contre ma vitre, où cette aurore luit,
Souffle les flèches d’eau d’un orage qui fuit.
j’en veux
encore, toujours plus, insatiable
je veux les remuer à la pelle
C’est la guerre
c’est très excitant
Je suis Cap…
Laisse-le
Il vient
Laisse-lui
Comme ruisseaux mes amis vont
le temps s’en va comme rivière
Toi mon aube déliée des brumes
Certitude de solitude.
Que je niaiserais.
Totalement seul ce soir.
Dieu tout au bout de soi-même, quand éclate l’écorce et que les laves coulent de source.
Dieu des ruptures de glace et des bas-fonds généreux.
…
Je titube dans la ville en flammes
à travers le dédale de ses rues enfumées
la poussière fabuleuse des bidonvilles
nous sommes sans force contre
l’écoulement des années
les douleurs qui nous poursuivent
Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges
Si je mourais là-bas sur le front de l’armée
Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée
Et puis mon souvenir s’éteindrait comme meurt
Si vous voulez que j’aime encore,
Rendez-moi l’âge des amours ;
Au crépuscule de mes jours
Je vis, mais c’est hors de moi-même,
Je vis, mais c’est sans vivre en moi ;
Je vis dans l’objet de ma foi
Je voudrais pour aimer avoir un cœur nouveau
Qui n’eût jamais connu les heures de détresse,
Un cœur qui n’eût battu qu’au spectacle du beau
Un pauvre petit grillon
Caché dans l’herbe fleurie
Regardait un papillon
Sylvia et Ann boivent des martinis dans le bar
d’un hôtel à Boston. Leurs robes aux motifs soyeux
s’enroulent autour de leurs doigts ; elles se demandent
Qui donc passe à cheval dans la nuit et le vent ?
C’est le père avec son enfant.
De son bras, crispé de tendresse,
Soleil, je t’adore comme les sauvages,
à plat ventre sur le rivage.
Soleil, tu vernis tes chromos,
barque funéraire
sans rame
avec le mort étendu sur une table basse
J’avais un fantôme dans le cœur
Sans cesse je murmurais son nom
Une prière pour nous exorciser
Pierre contre pierre
épouse contre époux
nous nous sommes prêté force
Dans les montagnes de Cachemire
Vit le sultan de Salamandragore
Le jour il fait tuer un tas de monde
Nous habitons une maison légère haut dans les airs,
le vent et la lumière la cloisonnent en se croisant,
parfois tout est si clair que nous en oublions les ans,
le temps tombe
familles giboulées passereaux
Loin du temps, de l’espace, un homme est égaré,
Mince comme un cheveu, ample comme l’aurore,
Les naseaux écumants, les deux yeux révulsés,
Ton ange a pris le bien et le mal que j’ai faits,
Ô Père, tes moissons exactes sont rentrées.
Les routes de salut se sont enchevêtrées…
Il existe pourtant des pommes et des oranges
Cézanne tenant d’une seule main
toute l’amplitude féconde de la terre
Je t’ai dit :
— Écoute le silence sous les colères flamboyantes
La voix de l’Afrique planant au-dessus de la rage des canons longs
Il n’y a jamais de porte entre moi et l’ombre,
jamais de séparation entre tant de pas ;
je marche sans cesse
Le soleil luit
Le monde est complet
Est-ce déjà l’heure
Ma tendre peur
Est-ce l’heure l’heure
Il manquait quelque chose
dans le miroir
peut-être les tentures bleues
Ce ne sont pas mains de géants
Ce ne sont pas mains de génies
Qui ont forgé nos chaînes ni le crime
Ils étaient quatre qui n’avaient plus de tête,
Quatre à qui l’on avait coupé le cou,
On les appelait les quatre sans cou.
Je me souviens d’une station wagon qui coupe la nuit
qui ouvre la nuit du nord comme un couteau de chasse
ouvre sa proie
Je resterai avec vous jusqu’à l’heure émouvante
où votre cœur sera devenu un continent glacé
dans le grand moment perdu de la route.
La poussière de l’heure et la cendre du jour
En un brouillard léger flottent au crépuscule.
Un lambeau de soleil au lointain du ciel brûle,
Dans l’immense Prairie, océan sans rivages,
Houles d’herbes qui vont et n’ont pas d’horizons,
Cent rouges cavaliers, sur les mustangs sauvages,
La lune était sereine et jouait sur les flots. —
La fenêtre enfin libre est ouverte à la brise,
La sultane regarde, et la mer qui se brise,
Pâle, elle cria : « Jean ! » du seuil de la chaumière.
Lui, chantait dans les ors lourds des épis penchants.
Midi de son haleine assoupissait les champs ;
Alors que je logeais, bien humble pensionnaire,
Au numéro vingt-trois de ce quartier ancien,
J’eus longtemps — grâce au ciel moins qu’au propriétaire —