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iel se présente à moi
et surcharge mes sens
une réaction en chaîne
que mon corps peine à traduire
la multitude de ses forces
ma volonté passive
j’aurais voulu t’aimer plus fort
en marées distinctes et audibles
d’un amour qui n’est pas gris
qui ne fait pas de victime
mais il n’y a eu que des lendemains froids
dans les jeux de rôle à six ans
on avait encore le droit d'être
un·e autre sans conséquence
j'ai longtemps voulu qu'on m'appelle jack
sûrement après avoir vu
un souvenir se déboutonne
soirée au resto j'avale
une crise de panique avant mes pâtes
ma sueur fait de la nappe un dessin à colorier
où je dépasse les lignes
Lorsqu'on abandonne tout, on veut aussi laisser son nom derrière. Il y a longtemps, j'ai connu un Dragon qui voulait changer son nom pour Pierre. Il était concierge au club de tennis où je travaillais.
C'est la fin de l'été
et les familles ne partent peut-être plus
mais on t'invite quand même à la fête
comme à toutes les années
le vent se lève au matin
le fleuve reflète le soleil
Les flocons tombent
petits brillants
étoiles du ciel
sous la lune éclaircie
la toundra seule et blanche,
mon esprit
les aurores boréales vert mauve,
mes rêves
les routes sont longues
paraît-il
la musique s’est arrêtée
je suis sortie
sans mon parapluie
ai marché
jusque-là où le soleil se lève
Et puis quoi d’autre sinon un milliard de routes de nuit éclairées par le cul d’une luciole priée espérée attendue ?
Moi, on ne m’a jamais appris à faire silence
les ténèbres étaient ici hier
les terres tranchantes ô joie éteinte
quelques arbres poussaient
non vers le ciel, mais autour du cou
ainsi s’étaient-ils adaptés
aux métamorphoses de notre nature
des fois j’ai fait le tour
j’ai fait le tour de l’appartement
le tour du loyer
le tour de ma job à 14 $ de l’heure
des fois j’ai fait le tour de l’amour
des fois je pleure pour rien
Je coupe au couteau les coins de ma bouche, je suis tout sourire. Le siècle est un souper qui se trempe, s’arrose, s’asperge, se douche, s’inonde.
On a quitté la région
soulevé la soute repéré des layons
séparé les plus vieux des plus fins
loin on a pris à droite et plus rien
ouvert la forêt ajouté des essences
Nous aurons des douches neuves remplies d’alluvions et d’odeurs atroces.
Nos corps pleureront des gouttelettes de suie brune.
Tu verras comme nous serons heureux.
un musicien me demande
si le français se meurt
comme le cellulaire
J’écris comme on consulte un album de photos
une photographie, c’est l’existence au plus-que-parfait du subjonctif
à l’imparfait du subversif, du disjonctif
Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot soudain devenait idéal ;
J’allais sous le ciel, Muse, et j’étais ton féal ;
Noirs dans la neige et dans la brume,
Au grand soupirail qui s’allume,
Leurs culs en rond,
rencontré le lilas rencontré la nana
salut lilas salut nana
mangé le lilas mangé la nana
une spelling bee
c’est une affaire pour savoir
si ej pouvons coller des lettres ensemble
C’est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne …
Tout se mêle en un vif éclat de gaîté verte.
Ô le beau soir de mai ! Tous les oiseaux en chœur,
Ainsi que les espoirs …