Voir tous les thèmes et registres
Un jour c’est vrai j'ai dit Oui, lui aussi
Un jour c'est vrai on s’est mariés c’est même moi
C’est vrai c’est moi la demande en mariage
Un jour c’est vrai, des jours parfois il m’appelait
Chérie
je relis les je t'aime écrits à des hommes et le dédoublement est automatique; ce n'est pas moi, je ne vous aime pas.
Toi qui chante Ô Canada
Sur un territoire endeuillé
Toi qui n’entends pas les plaintes
Les cris de rage, les pleurs cachés
Qui ne sens que le vent coupant
Sur cette terre stérile
fouiller ouvrir les conserves les bocaux les boîtes de métal se gaver s’étouper fruitages fraises et rhubarbe groseilles et noisettes beurre d’érable compote de pommes gelée de roses pain perdu sucre à la crème cassonade sucer ses doigts lécher…
Ma mère m’a portée dans un ventre
jeune et ferme que je ne
reconnais pas
j’oublie aussi vite
que j’assimile
on dit tu n’écoutes pas
tout fond comme un buvard
Ma famille
est une maison est une chambre
où dormir la lumière allumée
je baigne
dans le nid humide de ses soifs
l’avale
avec d’idiotes petites attentions
au matin le même tiraillement
le même hibou momifié dans la poitrine
une soif lancinante la tenaille
ça enfle et monte
se loger dans les capillaires
dans les villosités
à la racine des cheveux
Des pansements à terre / du sang sur les parois / des douleurs aphones dans la chaleur des crèmes réparatrices et des huiles de massage / cicatrices veuves de bandage / le projecteur noir de la mort s’ouvre sur une fesse pliée et tendue / un rond…
la cruauté de la vase la rivière
jusqu’aux genoux ça passait
à courant rapide
ça passait la main sur la bouche comme ça
à même la source un peu plus limace
à chaque respiration un peu plus floppée
Ce matin, je me lève avant toi comme tous les matins pour ma tasse de silence. Les barrières tombent toutes. Je voyage — cinq outardes fendent les eaux.
Mais à qui servent ces écharpes de chimères?
en reculant les eaux laissent leurs poissons
dans les arbres frémissants
et le bleu de leur sang
dans nos yeux
*
viens on va aller se promener
je vais te pointer tous les endroits où j’aurais voulu être du temps
que toi tu y étais
ça fera des tracés, une carte, notre Lonely Planet personnel
J’ai dans mon cœur un oiseau bleu,
Une charmante créature,
Si mignonne que sa ceinture
La sottise, l'erreur, le péché, la lésine, Occupent nos esprits et travaillent nos corps, Et nous alimentons nos aimables remords, Comme les mendiants nourrissent leur vermine.
Pour célébrer la terre hors de la nuit
Vaste et fraîche
Mille rayons clairs debout
L’ange qui marche obstinément derrière toi
D’un soleil …
il y a des volcans qui se meurent
il y a des volcans qui demeurent
il y a des volcans qui ne sont là que pour le vent
Un castor, bon enfant, un jour prêta l’oreille
Aux paroles d’un loup-cervier.
Il s’agissait d’éteindre une haine bien vieille
Marquise, si mon visage
A quelques traits un peu vieux,
Souvenez-vous qu’à mon âge
C’est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne …