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dans les derniers retranchements de décembre
j’ai pris l’auto
roulé jusqu’aux lignes
le muffler rouillé
jusqu’à la moelle
je voulais changer d’air
voir les states
tout s’incarne difficilement en moi alors que je voudrais surtout écrire de beaux mots, en rose saumoné, et m’en faire des costumes dans lesquels je disparaîtrais enfin, reproduction de cette petite fille noyée sous les manteaux de fourrure des…
La faim me réclame, la faim incommensurable,
la faim excitée par le flottement continu
des étoiles. Elle vient, ma faim, empourprer
mes veines afin de dessiner le bonheur
après la tristesse. Mais le bonheur comme
Tu es comme toutes ces mères qui ont toujours
protégé leurs petits, les ont nourris, léchés,
éduqués, dévorés devant les prédateurs.
Tu voudrais ressusciter ta lignée d'ancêtres
Nos os puent l'humidité
des dizaines de petits vers blancs
circulent dans nos foies
des vers très vigoureux
qui n'hésiteraient pas à grimper
le long des jambes du promeneur
Cancer.
C'est le pire mot de tout le vocabulaire.
Un mot qu'on apprend sans le vouloir.
On se réveille un jour
Comme je déchire
Le dernier poème que j’ai écrit
À propos de toi
je sais
que je n’en écrirai plus
sur ce banal sujet
Mais à qui servent ces écharpes de chimères?
en reculant les eaux laissent leurs poissons
dans les arbres frémissants
et le bleu de leur sang
dans nos yeux
Ses hanches ondulaient au rythme des tambours. La déesse noire est morte avant qu'on puisse l'oublier. Pressées par la foule sur la grande avenue, ma grand-mère et moi attendons son cortège.
Malangas
Échalotes
Mirlitons
Aubergines
Déshospitalités
Sortir de toute urgence
ramasser
Le vent hurle comme un énorme loup
Qui bave à l’idée de manger autant de rêves.
Les branches du chêne grattent le mur
Comme les pattes du loup enragé.
On peut entendre ses reniflements
Je suis ici.
Devant ça.
Et je commence,
Je coupe au couteau les coins de ma bouche, je suis tout sourire. Le siècle est un souper qui se trempe, s’arrose, s’asperge, se douche, s’inonde.
chaque matin il pleut des coups de poing
sur le paysage ratatiné
des enfants jouent dans les flaques d’eau
sont passibles de voies de fait graves
La première journée de l’amour est
inconcevablement abrupte ; entièrement faite
de choses arrachées -
- soudain et haut ;
et du jour qui s’élance
en travers de son axe.
Sur la rue Sainte-Agathe
pas de chiens
des statuettes victoriennes, des marguerites
une maison orange et bleue, des serviettes roses sur le balcon
un homme aux cheveux blancs à l'autre bout du paysage
je les ai déjà
ces mots qui écorchent
trichent
calfeutrés sous ma langue
like
what do you mean
nothing bien sûr nada
c’est juste moi
qui se tait
cet amuïssement
Ce sera
La grande Brosse.
Plus de rats
Dans l’eau du temps qui coule à petit bruit,
Dans l’air du temps qui souffle à petit vent,
Dans l’eau du temps qui parle à petits mots
Nous aurons connu
le ciel plombé, les sapins noirs,
les rauques croassements des corbeaux
Sans espoir de rien, aller par les rues,
C’est là un destin meilleur qu’on ne croit,
À cause des allées et venues
J’entre et je sors de moi-même souvent,
Je me demande audience parfois,
Je me rencontre en de noirs corridors,
du voyage dont je reviens je ne ramène ni souvenirs ni photographies
juste une évidence
j’ai revécu la création de l’univers et l’évolution de toutes les espèces
Je ne suis plus qu’un peu de chair qui souffre et saigne.
Je ne sais plus lutter, j’attends le dernier coup,
Le coup de grâce et de pitié que le sort daigne
Comme ruisseaux mes amis vont
le temps s’en va comme rivière
Si vous voulez que j’aime encore,
Rendez-moi l’âge des amours ;
Au crépuscule de mes jours
Voici l’âge des fous charmants.
Tu as leur âge. Es-tu fou ?
Voici l’âge du tohu-bohu.
Puis, ce sont les heures à la danse,
— Les hommes ont beau s’aller en peine
Les heures sont allées à la danse ;
le temps tombe
familles giboulées passereaux
Le soleil luit
Le monde est complet
Il manquait quelque chose
dans le miroir
peut-être les tentures bleues
La poussière de l’heure et la cendre du jour
En un brouillard léger flottent au crépuscule.
Un lambeau de soleil au lointain du ciel…
Journées dans des jours
Vécus à peu près,
Heures sans amour
Le moulin tourne au fond du soir, très lentement,
Sur un ciel de tristesse et de mélancolie,
Il tourne et tourne, et sa voile, couleur …
Quand sur moi je jette les yeux,
À trente ans me voyant tout vieux,
Mon cœur de frayeur diminue ;
Lorsque avec ses enfants vêtus de peaux de bêtes,
Échevelé, livide au milieu des tempêtes,
Caïn se fut enfui de devant Jéhovah,
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne