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Nos os puent l'humidité
des dizaines de petits vers blancs
circulent dans nos foies
des vers très vigoureux
qui n'hésiteraient pas à grimper
le long des jambes du promeneur
Le vent hurle comme un énorme loup
Qui bave à l’idée de manger autant de rêves.
Les branches du chêne grattent le mur
Comme les pattes du loup enragé.
On peut entendre ses reniflements
Ma terre je la prendrai dans ma main
je la soignerai
avec un pan
ma jupe
essuiera ses larmes noires
mes cheveux ses joues creuses
je la bercerai en ses tremblements
Dans les marais vivent des bêtes que d’aucuns trouvent
innommables
elles leur paraissent le comble de la hidosité
on dit qu’elles s’agitent de façon plus que désagréable
Un jardinier disait à ses mains,
Disait au jardin :
Je suis ta jument je suis ton pré
Je suis ton ciel je suis ton sol
Je suis ton aile et ton tourment
Ce sera
La grande Brosse.
Plus de rats
Je connais de la vie
Ce qu’on ne veut point dire
Je sais toute la sève coulée au cours des jours.
faut-tu qu’on corde tous les souvenirs
comme le bois à Beaumont
ça fait quèques semaines que je pense à ça
Je continue ma lente marche de poète
à travers les forêts de ta nuit
province d’ombre peuplée d’aphones
Loin des grands rochers noirs que baise la marée,
La mer calme, la mer au murmure endormeur,
Au large, tout là-bas, lente s’est retirée,