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Mon peuple écrivait en marchant
mon peuple écrivait sur la ligne de la mémoire
de cette façon, son bagage était moins lourd
il avait la bibliothèque de la terre avec lui
Parfois le silence est tellement tout
qu’on imagine la vie avant le langage
et un fond de poussière
en dedans de nous
le même fond gris
qui ralentit le trait
et nous fige dans cette masse
Des pansements à terre / du sang sur les parois / des douleurs aphones dans la chaleur des crèmes réparatrices et des huiles de massage / cicatrices veuves de bandage / le projecteur noir de la mort s’ouvre sur une fesse pliée et tendue / un rond…
l'horizon est un alphabet que la main n'a pas encore touché de sa solitude se condense un silence capable de recoudre les voix nocturnes égarées entre les langues le corps page transparente
Tu verras l'effilochement le cassement
il se passe trop de choses tranquilles
dans ma tasse
pour que je puisse toutes les remarquer
le lait dans mon thé présente son numéro d’hypnose
Pour bien voir, fais taire en toi toute passion.
Repousse la douleur, l’abîme mélancolique.
Rappelle-toi ceci :
Le monde n’est rien de plus
Qu’un subtil agencement
De lignes et de volumes.
Le bruit que fait Pina Bausch quand elle danse est le bruit d’une bouteille vide, une bouteille qui fend l’air, lancée avec force et retenue avec une force plus grande encore, une bouteille qui remue un peu mais qui ne bouge pas, qui reste dans…
dans le seul
écrire dans le seul
le seul bien plus que la solitude
L’…
j’ai succombé à toutes les visions
séduite, surface, série et sérieuse
en toute mobilité et paysages
Sylvia et Ann boivent des martinis dans le bar
d’un hôtel à Boston. Leurs robes aux motifs soyeux
s’enroulent autour de leurs doigts ; elles se demandent
Le bateau sentait le thé
Quand nous traversions la mer,
À deux, à trois, pour aller
J’ai lu que les poètes, en Chine, sont très doux.
Et qu’il y en a un qui est mort de la lune ;
Et les Chinois ne disent pas qu’il était fou
barque funéraire
sans rame
avec le mort étendu sur une table basse
Il met ses lunettes de soleil
Un hijab pour son âme
Pour stopper son cri de détresse
Je veux te raconter, ô molle enchanteresse !
Les diverses beautés qui parent ta jeunesse ;
Je veux te peindre ta beauté,
Il existe pourtant des pommes et des oranges
Cézanne tenant d’une seule main
toute l’amplitude féconde de la terre
J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans.
Un gros meuble à tiroirs encombré de bilans,
De vers, de billets doux, de procès…