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La sottise, l'erreur, le péché, la lésine, Occupent nos esprits et travaillent nos corps, Et nous alimentons nos aimables remords, Comme les mendiants nourrissent leur vermine.
Tu es homme, ce soir !
Tu es un homme, mon fils !
Par ta chair meurtrie
Un pays sans mémoire est une femme sans miroir
Belle mais qui ne le saurait pas
Un homme qui cherche dans le noir
Mon pays s’attarde vers la mer,
Puis, soudain voyage à travers soleil et pluie
Mon pays accroche ses forêts
Tel que je suis, dans la livide lumière,
Tel que j’écris, mouillé d’un jour lunaire,
l’ombre longue de ma main glissant sur le feuillet,
Je ne suis plus qu’un peu de chair qui souffre et saigne.
Je ne sais plus lutter, j’attends le dernier coup,
Le coup de grâce et de pitié que le sort daigne
J’ai l’impression d’être ridicule
dans leurs souliers
Reste la nuit
cette boule bleue que tu portais au coin des lèvres
nuit-fumée nuit des lilas-rafales et des seins-pendentifs
Si vous voulez que j’aime encore,
Rendez-moi l’âge des amours ;
Au crépuscule de mes jours
Voici l’âge des fous charmants.
Tu as leur âge. Es-tu fou ?
Voici l’âge du tohu-bohu.
Par Saint-Titiphore du branle-bas
et la taverne du coin
par la draffe d’air et celles qu’on boit
Il met ses lunettes de soleil
Un hijab pour son âme
Pour stopper son cri de détresse
Il existe pourtant des pommes et des oranges
Cézanne tenant d’une seule main
toute l’amplitude féconde de la terre
rencontré le lilas rencontré la nana
salut lilas salut nana
mangé le lilas mangé la nana
L’enfant qui jouait le voilà maigre et courbé
L’enfant qui pleurait le voilà les yeux brûlés
L’enfant qui dansait une ronde le voilà qui court après le tramway
Je resterai avec vous jusqu’à l’heure émouvante
où votre cœur sera devenu un continent glacé
dans le grand moment perdu de la route.
Marquise, si mon visage
A quelques traits un peu vieux,
Souvenez-vous qu’à mon âge
Beauté, mon beau souci, de qui l’âme incertaine
A comme l’Océan son flux et son reflux :
Pensez de vous résoudre à soulager ma peine,
Vous aviez mon cœur,
Moi, j’avais le vôtre :
Un cœur pour un cœur ;
Un chant dans une nuit sans air...
La lune plaque en métal clair
Les découpures du vert sombre.