Biographie
Vanessa Bell est codirectrice de l’organisme CONTOURS, directrice de la collection poésie aux Éditions du Quartz et chroniqueuse culturelle. Sa pratique en arts littéraires lui a permis de performer en Amérique et en Europe. Elle est l'autrice des recueils De rivières (2019, La Peuplade), MONUMENTS (2022, Le Noroît), codirectrice de l’Anthologie de la poésie actuelle des femmes au Québec 2000 | 2020 (2021, Remue-ménage). Elle a aussi publié en revues et en collectifs. Elle a remporté plusieurs bourses et distinctions dont le prix Félix-Antoine-Savard (2021, FIPTR). Vanessa Bell est, sous le mentorat de Nicole Brossard, la première canadienne francophone à être soutenue par le programme Rising Stars de la Writers' Trust of Canada (2022).
Entrevue
À l’école je ne lisais pas de poésie. J’étais avide de littérature, mais davantage tournée vers les romans russes (ah, les grandes tragédies). Nous avons vu les poèmes de Nelligan uniquement en classe et, bien que j’avais une facilité désarmante à les analyser, je ne ressentais pas encore l’élan, l’émoi, que je ressens maintenant quand j’ouvre un livre de poésie actuelle ou contemporaine.
De manière plus générale, plusieurs poèmes d’autres poètes me viennent en tête chaque jour. J’ai tendance à retourner souvent à ceux de Geneviève Blais, Annie Lafleur, Kim Doré, Emmanuel Simard.
je suis venue toute seule j’ai laissé ma peau dehors je suis venue tout nue j’ai pendu ma carcasse par le cou maintenant que j’arrive que je suis rendue je n’ai plus peur de rien pas même des sauvages qui me remontent le long des jambes (extrait lecture Roxane Desjardins au OFF Festival de poésie de Trois-Rivières, 2013)
J’ai commencé à écrire de la poésie il y a une dizaine d’années. Même si les gens autour de moi me qualifiaient de poète, je crois — je me déçois un peu d’ailleurs avec le recul — que je n’ai commencé à me considérer comme poète que depuis un an, soit au moment où mon premier recueil a été accepté dans une maison d’édition. Pourtant, je crois en toutes les formes de poésie, publiées ou non. Étrange comme on a parfois besoin de la validation des pairs pour croire en nous.
La poésie est assurément une posture devant le monde. Les poètes font un travail essentiel : dire le monde autrement, se rappeler à nos mémoires. En ce sens, ils font un travail sur ce qui est sensible en offrant aux autres des accès à des parts d’eux-mêmes oubliées, cachées. Les poètes jouent avec les lectrices et lecteurs, rappellent que tout est possible lorsqu’on se donne la permission. Les poètes mettent le feu pour le potentiel des cendres.
« Nous étions là toutes les quatre » de René Lapierre