Biographie
Valérie Forgues est écrivaine et directrice littéraire du Lézard amoureux. Détentrice d’une maîtrise en études littéraires de l’Université Laval, elle est critique en poésie et travaille à la bibliothèque de la Maison de la littérature. Sa démarche d’écriture lui a permis de prendre part à plusieurs festivals et résidences au Québec, en Amérique latine, en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient. Elle est l’autrice de Jeanne forever (avec Stéphanie Filion), Une robe pour la chasse (2018 et 2015), Janvier tous les jours (2017) et Ce qui se pose (mention Prix Alphonse-Piché, 2009.) Elle vit à Québec et son plus récent livre de poèmes, Radiale, est paru à l’automne 2021, au Lézard amoureux.
Entrevue
Je lisais énormément quand j’étais à l’école, mais pas de poésie. La poésie est arrivée bien tard, durant mes études collégiales et universitaires. Il y a eu des classiques, évidemment, comme Arthur Rimbaud et Émile Nelligan, mais les premiers livres de poèmes qui m’ont vraiment touchée sont L’issue, la résonance du désordre, suivi de L’empreinte du bleu, d’Hélène Dorion, et L’outre-vie, de Marie Uguay. Puis il y a eu la découverte de Sylvia Plath, de Patti Smith, des femmes poètes jusqu’au fond de l’âme et qui m’ont inspirée, qui m’ont donné envie de plonger.
J’ai commencé à écrire de la poésie à la mi-vingtaine, surtout pour moi au départ, mais assez rapidement, j’ai eu envie de donner vie à ces textes, en les partageant lors d’atelier, à l’université, et en les lisant lors de micros ouverts. Me concevoir en tant que poète, c’est un peu venu par le regard des autres. À force de lire et d’écrire de la poésie, à force de monter sur les scènes pour lire mes textes, je crois que je suis devenue poète dans les yeux de ceux qui m’entendaient, et j’en suis venue à me voir ainsi, à me dire poète.
Le travail des poètes en est un d’observation, d’écoute, d’attention. On regarde le monde, les gens, la vie, on tente de se connecter à tout ça. La poésie est comme un prisme où la vie et la mort se déclinent, se magnifient. Le langage permet de donner forme à l’expérience personnelle qu’on fait de l’existence. Moi, ça m'aide à mieux vivre, à me sentir reliée.
« J’ai donné... », d’Hélène Monette, pour sa puissance, sa révolte et la voix que j’imagine douce, même dans la douleur.