Biographie
Titulaire d’une maîtrise en création poétique, Mathieu Simoneau a publié des textes et des critiques dans des revues, notamment Moebius et Le Sabord. En 2014, il participe au livre Tailler les mammifères, publié aux Éditions d’art Le Sabord. Son premier recueil, Il fait un temps de bête bridée, est paru au Noroît en 2016, suivi d’un deuxième en 2019, intitulé Par la peau des couleuvres. Un troisième, Des longueurs dans le crépuscule, est à paraître en 2023. Tourné vers la nature dans ce qu’elle a de plus concret, nourricier et signifiant, l’auteur est par-dessus tout inspiré par le monde végétal. En plus de sa démarche poétique, il se passionne notamment pour la sylviculture et la production maraîchère et travaille comme rédacteur stratégique.
Entrevue
J'ai commencé à lire de la poésie pendant que j'étudiais en création littéraire à l'Université Laval. J'y ai découvert entre autres l'oeuvre de Gaston Miron, qui a changé ma vie et orienté ce vers quoi je me destinais sur le plan littéraire. Mais au secondaire, je me souviens avoir travaillé sur une chanson de Gilles Vigneault pour un exposé, Mon pays ce n'est pas un pays, c'est l'hiver, et je m'étais dit que ça me plairait bien de devenir poète.
J'ai commencé au cégep, mais c'était vraiment mauvais. Ce n'est qu'après avoir lu Avez-vous lu Char, de Georges Mounin, à 22 ans, que j'ai saisi le mouvement propre de la poésie, éclairé dans cette démarche par l'enseignement du poète Jean-Noël Pontbriand et mes lectures de grandes voix telles que René Char, Gaston Miron et Paul-Marie Lapointe. Pour ce qui est de me considérer poète, ça a été beaucoup plus long, et c'est tout récent, lorsque j'ai trouvé un peu ce qu'était ma voix propre, en la laissant parler.
Le travail qu'appelle la poésie est un chemin d'intériorisation. Il faut arriver à mettre en contact notre sensibilité propre avec notre bagage culturel, et par là j'entends notre vocabulaire, notre histoire personnelle, nos passions. La sensibilité va puiser dans ce bagage de quoi s'exprimer et dire avec justesse son rapport au monde, lequel se révèle à travers cette rencontre. On ne sait pas à l'avance ce que l'on a à dire, et tout le travail consiste à mettre en lumière ce qui naît de cette rencontre spontanée, et de le rendre partageable à d'autres sensibilités, celles des personnes qui nous lisent.
Ce serait Il existe pourtant des pommes et des oranges, de Marie Uguay.