Biographie
Marie Darsigny est une poète montréalaise. Elle détient un baccalauréat en création littéraire de l’Université Concordia, ainsi qu’une maitrise en études littéraires avec une concentration en études féministes de l’UQAM. Elle est coéditrice de la plateforme littéraire féministe Filles Missiles, qui met de l’avant l’écriture des femmes. Elle est l’auteure de A Little Death Around the Heart (Metatron, 2014), Filles (Écrou, 2017) et Trente (Remue-Ménage, 2018). Elle s’intéresse à la poésie contemporaine montréalaise, québécoise, canadienne et américaine, plus particulièrement aux œuvres des femmes et des minorités. Parmi les poètes qu’elle admire, on peut compter Nicole Brossard, France Théoret, Eileen Myles, Michelle Tea, Sylvia Plath, Anne Sexton, Elizabeth Bishop, Maya Angelou, Ariana Reines, Melissa Broder. En tant que poète, Marie écrit dans une langue d’action, directe, frondeuse, fonceuse; bref, elle écrit la peur au poing et l’espoir au ventre.
Entrevue
J’ai souvenir de mon cours de français de secondaire 1, où j’ai appris un poème de Victor Hugo par cœur afin de le réciter devant la classe (« Demain, dès l’aube »). Ensuite, mes autres souvenirs qui touchent à la poésie à l’école se situent plutôt vers la fin du parcours, soit en secondaire 4 et 5, où j’ai parfois eu l’occasion dans mes cours d’écrire de courts textes poétiques. Plus tard, j’ai été frappée quand un prof d’université a affirmé que la poésie pouvait aussi être un tweet ou un statut Facebook. Cette façon de penser la poésie me rejoignait et collait bien avec ma vision d’une littérature accessible, amusante, touchante.
Puisque je voyais la poésie comme un genre rigide, daté, voire quétaine, je n'en écrivais pas quand j'étais adolescente. C'est lors de mon bac en littérature anglaise à Concordia, vers 2012, que j'ai commencé à lire plus de poésie, ce qui m'a motivée à en écrire à mon tour. J'en écrivais pour mes ateliers de création dans mon parcours scolaire, mais aussi dans mes temps libres. C'est à cette époque que j'ai commencé à me considérer poète, surtout qu'en contexte académique de création littéraire, le programme était plus ou moins divisé selon trois concentrations : poésie, fiction ou théâtre. Puis, en 2014, mon premier recueil a été publié. J'ai aussi commencé à publier dans les revues littéraires et sur les blogues. Bien que je ne considère pas qu'on doit absolument avoir publié pour se considérer poète, ces expériences m'ont donné une sorte de reconnaissance par mes pairs et un sentiment de légitimation de mon travail en poésie.
Je ne crois pas qu'il y ait une recette magique pour être poète. Tu es poète si tu dis que tu l'es. Pas nécessaire d'étudier en littérature, d'être payé pour écrire, ou d'avoir gagné des prix. On peut écrire un poème en se préparant, ou pas. On peut écrire sur un ordinateur, un cellulaire ou dans un cahier. On peut écrire sur ce qui nous entoure ou sur ce qui est à l'intérieur de nous. On peut faire des sauts de ligne, des espacements, ou de la prose serrée sans ponctuation. Quand il s'agit de création, il n'y a pas vraiment de règles!
Je mémoriserais le poème « si je ne touche pas... » de Marie-Andrée Gill, car c'est un poème que je lis souvent aux élèves lorsque je les visite en classe!