Mention de source
Annie-France Noël

Biographie

Gabriel Robichaud est né à Moncton et a grandi à Dieppe. Comédien, il écrit (théâtre/poésie/scénario), met en scène et chante aussi. Sur scène, on a pu le voir un peu partout au pays ces dernières années, à la fois au théâtre et dans divers événements littéraires. À la télévision, il incarne Zoel Bourgeois dans la télésérie À la Valdrague sur les ondes de Radio-Canada. Médaillé d’argent aux jeux de la Francophonie d’Abidjan en littérature, il participe également à d’autres événements sur la scène internationale, notamment au Festival des Cinq Continents de la New York University. Sa pièce de théâtre Le lac aux deux falaises a été produite et publiée en 2016. Son texte Crow Bar verra le jour à l'autmone 2021 sur les planches après une publication au printemps de la même année. Poète flyé du festival Frye de Moncton de 2011-2013, il compte trois publications en poésie à son actif, toutes chez Perce-Neige : La promenade des ignorés (2011), Les anodins (2014) et Acadie Road (2018). Il cumule plus de 300 ateliers-conférences pour les jeunes de la 3e année à la fin du secondaire, à la fois à l’Île-du-Prince-Édouard, au Manitoba, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse, en Ontario et au Québec. Ses influences sont nombreuses et sa pratique diversifiée, mais son rapport à la poésie passe beaucoup par la scène, l’oralité, l’expression d’un quotidien, bref tout ce qui donne aux petites choses le potentiel de devenir grandes.

Entrevue

Lisiez-vous de la poésie quand vous étiez à l'école ? Y a-t-il un poème en particulier dont vous vous souvenez ?

Ce n’est pas tant la lecture à l’école que ma lecture parascolaire du recueil Acadie Road de Guy Arsenault lorsque j’étais en 12e année et de son premier texte, Nouvelle Politique d’École, qui m’ont profondément marqué, au point de me donner le goût d’écrire. Tout part de là, le reste s’est construit au fur et à mesure. Mes lectures scolaires marquantes sont plus de l’ordre du théâtre et du roman, notamment En attendant Godot de Samuel Beckett, La morte de Guy de Maupassant, Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand, Le parfum de Patrick Suskind et Chronique d’une mort annoncée de Gabriel Garcia Marquez, pour ne nommer que ceux-là.

Quand avez-vous commencé à écrire de la poésie ? Et quand avez-vous commencé à vous considérer poète ?

À 16 ans. Autour de la lecture d’Acadie Road de Guy Arsenault. Je ne sais pas encore si je me conçois poète. J’écris de la poésie. Poète me semble un grand mot, avec une noblesse qui m’amène par moments à m’en distancer. Par pudeur sans doute. Je dirais quand même que le micro ouvert de la soirée Libéré(e)s sur parole de la revue Ancrages le 18 mars 2009 marque l’entrée de la poésie comme perspective professionnelle dans ma vie. C’est le premier soir où j’ai lu de la poésie en public, où on m’a conseillé d’envoyer mes textes aux Éditions Perce-Neige. C’est de cette soirée qu’est né le projet de mon premier recueil de poésie, La promenade des ignorés, qui paraitrait deux ans plus tard. 

Comment voyez-vous le « travail » des poètes ?

Une façon de regarder le monde et d’en faire part. Une façon d’être empathique, de donner la parole à ceux qui ne l’ont pas, qui ne la prennent pas, ou à qui on l’interdit. Une capacité de prendre les choses qu’on perçoit comme petites et de leur donner leur grandeur. Une façon de jouer dans la langue et d’en rire, pour paraphraser le poète Gérald Leblanc. De plus en plus aujourd’hui démystifier le faux-mythe si bien évoqué dans cette citation de Paul Valéry :

« La plupart des [personnes] ont de la poésie une idée si vague que le vague même de cette idée est l’idée qu’[elles] se font de la poésie »

Je me dis également que toute personne qui écrit devrait réfléchir à cette idée, dont l’origine m’échappe :

« Un auteur n’écrit pas dans une langue. Un auteur fait quelque chose à une langue, et c’est du moment où il exerce cette chose sur la langue qu’il devient un auteur. »

C’est un peu tout ça, et bien d’autres choses, qui incombent aux poètes.

Si vous avez un poème dans notre anthologie, qu’est-ce qui vous a inspiré lors de son écriture ?

J'ai écrit Halte no 10 pour réduire la distance entre là où je me situais et l'envie d'être "chez nous. Mon travail m'a souvent amené à voyager au fil des ans, et quand j'évoquais d'où je venais, on me parlait souvent de la distance. Pourtant, si j'étais capable de me rendre aux divers endroits et d'y revenir constamment, ça ne devait pas être si loin que ça. Si la route m'a permis de constater une chose, c'est que l'impression de la distance est souvent accentuée par ceux qui ne prennent pas le risque de la parcourir. C'est loin, au début, puis du moment où on part, on ne peut que s'en rapprocher petit à petit jusqu'à s'y rendre.

Si vous deviez choisir un poème à mémoriser dans notre anthologie, lequel serait-ce ?

« Éloge du chiac » de Gérald Leblanc. Pour cette formulation, « de jouer dans la langue et d’en rire », l’essence même de l’écriture. Pour la personne et son importance dans le milieu littéraire acadien. Pour le peu de chiac utilisé dans cette ode au chiac. Pour les éclats de rire.

Les poèmes

Publications

Titre
Acadie Road
Maison d'édition
Perce-Neige
Sous la direction de
Serge-Patrice Thibodeau
Date
2018
Type de publication
Recueil
Titre
La promenade des ignorés
Maison d'édition
Perce-Neige
Sous la direction de
Serge-Patrice Thibodeau
Date
2011
Type de publication
Recueil
Titre
Les anodins
Maison d'édition
Perce-Neige
Sous la direction de
Jean-Philippe Raiche
Date
2014
Type de publication
Recueil
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