Mention de source
Photo: Marina Myazato

Biographie

Poète et essayiste, Evelyne Gagnon vit à Edmonton (Alberta), où elle est professeure titulaire en études littéraires à l’Université d’Athabasca. Elle a réalisé un doctorat à l’UQAM et un postdoctorat à l’Université de Montréal qui portaient sur la poésie québécoise, puis une seconde recherche postdoctorale au Centre de littérature canadienne (CLC) de l’Université de l’Alberta explorant les formes renouvelées de la mélancolie dans les littératures québécoise et canadienne contemporaines. Elle a publié des études sur la poésie et la littérature dans plusieurs ouvrages et revues scientifiques. Elle a reçu, en 2001, le Prix de poésie Clément-Marchand et ses poèmes ont paru dans Le Sabord, Moebius et Les écrits. Son recueil de poèmes Incidents (et autres rumeurs du siècle) est paru aux éditions du Noroît (Montréal) en 2022. Sa poésie explore la mélancolie qui nous habite actuellement et qui s'exprime souvent par une tristesse vague, une lassitude, voire un sentiment d'impuissance face aux multiples catastrophes (petites et grandes) qui surviennent dans notre monde. Les thèmes mélancoliques qu'elle aborde touchent entre autres à l'angoisse liée aux changements climatiques, à l’éco-anxiété et à l’écoféminisme, ainsi qu’à l’omniprésence des médias et de la technologie à l’heure du capitalisme tardif; tout cela qui entre en tension avec notre profond désir de réinvestir notre humanité commune.

Entrevue

Lisiez-vous de la poésie quand vous étiez à l'école ? Y a-t-il un poème en particulier dont vous vous souvenez ?

Je lisais tout ce qui se trouvait dans les bibliothèques de l'école et municipale. Un jour, j'ai cru avoir épuisé tous les romans disponibles et j'ai découvert des rayons avec des recueils de poésie. J'ai tout de suite été fascinée par ces mots qui flottaient sur la page, leur musique, leur rythme. J'avais l'impression qu'ils allaient me révéler des secrets, qu'ils m'apprendraient des choses importantes. C'est alors que j'ai découvert Anne Hébert, Saint-Denys Garneau, Geneviève Amyot, les poètes régionalistes canadiens-français, puis peu après Baudelaire (ce n'était que le début de mes découvertes, bien entendu!). J'ai toujours ce sentiment d'émerveillement aujourd'hui chaque fois que j'ouvre un nouveau livre de poésie. Je sais que la voix du ou de la poète vient à ma rencontre pour partager avec moi des émotions, des questionnements et des mystères qui vont m'aider à vivre.   

Quand avez-vous commencé à écrire de la poésie ? Et quand avez-vous commencé à vous considérer poète ?

J'ai écrit mon premier poème à douze ans, j'y parlais de tristesse et il y avait des rimes partout! J'ai toujours continué à écrire des poèmes par la suite; la poésie est devenue une sorte de journal intime pour moi, où je colligeais mes pensées, mes inquiétudes et mes questionnements. J'ai étudié longuement la poésie à l'université et elle est devenue mon champ principal de recherche. J'avoue avoir encore de la difficulté parfois à me considérer poète, puisque j'ai tellement étudié et enseigné des oeuvres qui me semblent remarquables que j'ai tendance à comparer les miennes à elles. Or, je pense qu'il faut trouver sa voix propre et accepter d'être soi-même lorsque l'on écrit des poèmes; c'est seulement ainsi que l'on peut créer un espace de conversation authentique et fertile où pourront se reconnaître les lecteurs ou lectrices. 

Comment voyez-vous le « travail » des poètes ?

Le travail des poètes est de nous remettre en contact avec l'essentiel, avec notre humanité commune. Au-delà des pressions de notre société de performance et des inquiétudes qui nous taraudent, les poètes par leur travail nous demandent : à quoi devrions-nous porter davantage attention et de quoi devrions-nous davantage prendre soin?

Publications

Titre
Incidents (et autres rumeurs du siècle)
Maison d'édition
Éditions du Noroît (Montréal)
Date
2022
Type de publication
Recueil
Titre(s) du ou des poème(s)
« Fuir (et autres instruments de dispersion) »
Titre
Le Sabord
Maison d'édition
Le Sabord Le Sabord : revue d'arts et de littérature, no108, septembre 2017, p. 17-19.
Date
Septembre 2017
Type de publication
Périodique/revue
Titre(s) du ou des poème(s)
« Géométrie de la tristesse »: « Chasse », « Tombées »
Titre
Les écrits
Maison d'édition
Les écrits, Montréal, no 145, hiver 2016, p. 169-175.
Date
Hiver 2016
Type de publication
Périodique/revue
Commencez ici :